[Critique cinéma] La Reine des Neiges.

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Après un succès en demi teinte de leur dernière production de Noël, Les Mondes de Ralph, les Walt Disney Animation Studios sont de retour avec une recette plus classique pour cette année 2013, en la présence d’un film dont l’héroïne est une princesse : La Reine des Neiges, librement inspiré du conte éponyme de Hans Christian Andersen. Un film d’une bonne qualité, qui nous offre quelques bonnes surprises, malgré certains points noirs.

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Le début du film de Chris Buck et Jennifer Lee indique clairement le ton de celui-ci : nous sommes en présence d’une comédie musicale. Et pas simplement d’un film musical, non, mais bien une comédie musicale, dont le style fait fortement penser aux productions de Broadway. Ce qui n’a d’ailleurs rien d’étonnant, étant donné que le duo qui a été choisi pour composer l’ensemble n’est autre que Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez. Robert, à l’origine des succès que sont Avenue Q ou encore The Book of Mormon, et Kristen, qui a travaillé sur les chansons du récent Winnie l’Ourson, ont réussi à apporter une dynamique fraîche et agréable, avec peu d’accros, aux chansons d’un grand classique de Disney, dont l’apogée sera le thème principal d’Elsa, Let it go. L’ensemble reste en tête assez facilement

L’ambiance musicale est bonne, donc, mais qu’en est-il du visuel ? Car avec l’ambition d’un film se déroulant majoritairement sous la neige, ils se sont heurtés à la difficulté technique de se démarquer d’autres productions célèbres placées dans le même environnement, comme les différents films de la franchise l’Âge de Glace. Même si on peut fatalement parler de la qualité discutable de ces films, on ne pourra au moins pas leur enlever un univers glacé très bien rendu. Et bien ici, les studios réussissent une très jolie affaire en nous offrant l’un des plus beau rendu qu’il m’ait été donné de voir dans un film d’animation. Disney a inventé son propre logiciel pour la travailler et ça se ressent, tant l’effet est bluffant de réalisme. Que ce soit lors des avalanches ou tout simplement quand les personnages gambadent dedans, on est rapidement sans voix face à ce qu’il nous est offert.

A côté de ça, l’animation des personnages est elle aussi d’un très bon niveau. Les visages en tête, surtout pendant les chansons, il y a une bonne fluidité des mouvements et des touches de réalismes apportées pour pousser encore un peu plus l’intensité des scènes. Je reprendrai en exemple la chanson Let it Go d’Elsa, où on peut voir toute l’émotion, ô combien importante pour la vie de la jeune Reine, au travers de ses traits et de ses gestes, au point de provoquer à plusieurs reprises de nombreux frissons.

[quote author= »Chtounet » bar= »true » align= »left » width= »300px »]La Reine des Neiges est un très bon film qui, si on met de côté les imperfections graphiques de quelques scènes et une histoire par moment très classique, saura vous faire passer un bon moment en émotion[/quote]

En fait, graphiquement il ne restera qu’un seul regret : la pauvreté de l’environnement au début du film. Alors que la ville et les montagnes une fois enneigées sont de toute beauté, on souffre auparavant d’un cruel manque de perfectionnisme des décors. Contrastant complètement avec la richesse des détails de Monstres Academy, le château et les rues sont vides et, pire encore, les textures projettent une impression d’absence de relief scandaleuse. Les pavés n’ont pas de volume et les angles des murs en briques sont bien trop droits pour faire vrai. Heureusement que l’impression s’en va assez rapidement, car elle laisse un arrière-goût en bouche pas des plus flatteurs pour le studio.

Côté histoire, on y retrouve une base très classique, digne héritière du passé disneyen, mais avec quelques touches très appréciables d’originalité et presque seulement le nom en commun avec le support original. Ici, les rôles ne sont pas forcément ceux qu’on aurait cru qu’ils seraient et les scénaristes se sont parfois amusés avec le ressenti du spectateur. Organisée autour des deux sœurs qui se complètent de part leur caractère, on sera donc baladé entre la joie et la tristesse, au gré des péripéties de l’histoire, comme Disney sait si bien le faire.

Autour d’elles, on pourra retrouver quelques spécimens typiques des productions Disney, allant du bô prince charmant traditionnel, aux personnes plus “modernes” dans l’univers du studio avec le sidekick (faire-valoir, un personnage secondaire qui a pour vocation de mettre en valeur le héros) présent essentiellement pour les blagues au niveau variable (même si cet Olaf s’avère être beaucoup plus sympathique que ne le laissait présager la bande-annonce) et le jeune bourru au grand cœur. L’ensemble est sympathique, passe plutôt bien et on a même le droit à plus qu’une « simple » histoire d’amour de princesse.

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Au final, même si La Reine des Neiges n’est pas la meilleure production Disney de ces dernières années, il n’en reste pas moins un très bon film qui, si on met de côté les imperfections graphiques de quelques scènes et une histoire par moment très classique, saura vous faire passer un bon moment en émotion, en surprise et en chanson, comme les studios savent si bien le faire.

On dit souvent que les loutres, c'est cool. Et bien on a raison et même plus encore. David en est justement une, de celles qui aiment manger des kg de films d'animation et en parler par ici. On dit aussi qu'il le fait parce qu'il aime les coups de fouet d'Anthony, mais chut !

6 comments On [Critique cinéma] La Reine des Neiges.

  • Bon article! Je n’ai vu que le trailer mais quand tu dis  » …les angles des murs en briques sont bien trop droits pour faire vrai « , si effectivement il y a un déséquillibre du niveau de détail sur ces quelques scènes, je conçois qu’il y est matière à critique, mais un film d’animation qui se donnerait pour but de « faire vrai » ça serait juste une grosse bouse, donc on parlerait plutot d’un manque d’homogénité dans le rendu ^^
    Je pense que c’est le parti pris de l’esthétique de ce dernier disney qu’il aurait fallu comparer au précédent, pour ma part j’ai l’impression que disney a des canons de personnages qui ne diffèrent plus du tout d’un film 3d à l’autre, ça montre une volonté de vouloir se distinguer des autres studios en affirmant des carcans bien établi, je trouve ça regretable, d’un Mowgli à  » La belle au bois doramant » la difference graphique était saisissante.
    Le personnage sidekick est utilisé par Disney depuis toujours ^^: Jimini cricket, Mushu, Timon et Pumba…

    • Merci pour le commentaire, ça fait plaisir ^^

      Pour le sidekick, oui, ça va même au delà de l’univers Disney :)
      C’est d’ailleurs pour ça que je précise moderne dans mon texte, car je trouve que le studio a pris un tournant très appuyé sur l’utilité de leurs sidekicks, que je trouve beaucoup plus sur un humour de plus ou moins bonne qualité.

      Ensuite, ce n’est pas tant une histoire de faire vrai que j’abordais, mais plutôt une histoire de crédibilité. Ici certains décors jurent par rapport au niveau global ^^
      Et oui, je te rejoins sur la ressemblance, même si il existe des différences avec Raiponce (vu que je me doute que tu fais référence à cela, étant donné que les précédentes productions ne s’en rapprochent pas vraiment ^^). J’avais hésité à en parler en fait, mais ma critique était déjà longue, donc je me suis abstenu ^^’
      Ce sera toujours l’occasion d’y revenir quand on verra les images des prochains :)

  • Le lien vers Cineloutres n’est pas cliquable dans la bio de Chtounet. Je suis frustration.

  • Hello

    Au sortir de la séance du film que j ai vu vendredi, voici ce que j ai textoté
    A mon réseau : la reine des neiges est bien roulee mais elle a trop déliré sur la
    Star Ac! Ou, pour depasser la vanne, sur BrodWay…

    Petit coup d oeil dans le rétro: contrairement à beaucoup, dont la critique qui, en matiere de cinéma d animation gobe un peu trop facilement les cacahuètes qu on lui jette, je ne suis pas sur que l arrivée en tant que producteur exécutif dans les studios Disney soit à ce point révolutionnaire et j y reviendrai…
    Carrément surfaite , c est bien ce que je pense et j irai même jusqu a poser la question: est il bien aux manettes de quelque chose ou s agit il d un argument de com´ pour ne pas dire d un emploi fictif ou par intermittence ?
    Bref! Que John L. Soit crédité m en touche une sans faire bouger l autre, parce que, franchement, c est insultant de considerer qu avant lui, les animateurs et scenaristes de chez DIsney etaient des breles et que m. Lasseter assure a lui seul le revival des studios, même si depuis pixar, j en conviens, l animation est passee dans une autre dimension…

    En fait, depuis Rayponce, ( dont le scenar tenait sur un timbre poste avec tres peu de personnages qui plus est ), je trouve que les disney, c est ( toujours )très beau a regarder , mais que ca pêche grave coté scenar

    Ici, je trouve meme qu on frôle la cata !
    Curieux film en effet qui joue du double, presque de la gémellité, du bis repetita, de la décalcomanie
    Ainsi, de qui suit on vraiment l histoire ici ? De cette soeur ainée frappée d un sale don a la naissance, ou de la cadette délurée ?
    Qui est le méchant ( au demeurant réduit a un ressort dramatique in extremis ?)
    Le vieux bougre venu negocier en ce royaume ou ce jeune prince au nez pointu et a la jolie taille mais animé de cruelles intentions?
    Qui est le ressort comique ? le rêne ou le bonhomme de neige ?

    Que chacun opte pour telle ou telle proposition ( sur le principe qu ´entre deux options, mon cœur et mon esprit finissent par décider…ou pas ), bref! Ait son idée ne suffit pas a dissimuler le fait qu on a ici affaire a une histoire étrangement bancale!
    Et pleine d incohérences: on notera que la reine expulsée , limite huée, est a nouveau accueillie in fine par son peuple, soudainement pris d une envie de pardon sans qu on comprenne bien en quoi elle a pu changer a leurs yeux !

    Coté humour, meme si j ai souvent ri au caractère du petit bonhomme de neige, je ne pouvais m empecher de me demander mais d ou sort il celui la ? Autant on sait comment dans leur enfance, la reine en créait un pour le plaisir d amuser sa jeune soeur, on se demande en revanche a quelle fin , en pleine fuite, elle aurait ete a nouveau prise d une envie de créer un autre ? !
    Grosse ficelle en fait !
    Qui, de plus anéantit totalement le pouvoir drôlatique du rêne qui ne fait plus que de la figuration ( a ce sujet: qu on arrête depuis Rayponce de nous fourguer des équidés qui se prennent pour des chiens, a grands coups de jappements et autres sautillements canins ! La prochaine fois, c est sur, ils vont aussi aboyer ! Parfaitement ridicule et tres fainéant en terme de creativité!)

    je passe rapidement sur ces chansons d une ringardise absolue et qu on doit
    Se fader le premier tiers du film: autant de mélodies sirupeuses, d arrangements dégoulinants et de références datées laissent tres vite écoeuré. Berk!

    En revanche, je constate que le film manque cruellement d emotion alors que le terreau etait propice entre ces deux soeurs coupées l une de l autre, l une dans son isolement forcé, l autre dans sa solitude… Ou sont les larmes, les repas pris seule, la mélancolie ( ici tout est trop survolé) ?

    Cote artistique a présent.
    Evacuons la 3d d emblée: elle est irrégulière, il suffit de baisser ses lunettes pour
    S en rendre compte, n est pas du tout jaillissante, joue a peine de la profondeur ou de l apesanteur ( jolis effets de flocons néanmoins de temps en temps….)
    Coté décors, j ai ete séduit par le village niché en son fjord, qui evoque ces cartes de noel kitsh et que j adore avec ces petits villages ouatés et saupoudré de poudre d argent), par le palais des glaces aussi ( encore que trop lumineux : j aurai préfèré une ambiance plus nuancée, plus gothique, et ne pas avoir le sentiment d ouvrir la porte de mon réfrigérateur ! Lol )
    Dans la forêt, j aurais aussi aimé moins de blanc sur les sapins, la encore plus de dégradés… Cela dit, la neige est assez bien traitee, pas assez poudreuse a mes yeux, mais bon ! ( idem : pourquoi les différentes parties du corps du petit bonhomme de neige ne laissent elles pas derrière elles de petits flocons ou poudre de neige alors qu il ne cesse de se desarticuler ? )

    Conclusion: encore un Disney qui ne me marque pas plus que cela, avec son histoire a priori magique mais qui n eblouit pas, ne transporte pas…
    De la poudre ( de neige ) au yeux ?

  • Tout comme le commentaire précédent, j’étais également assez perplexe en sortant de la salle.
    Et là aussi je m’interroge pas mal sur la pertinence du scénario.

    Déjà on nous pond une intrigue à mon goût trop compliquée et artificielle pour là où elle veut en venir.
    De par un accident de jeu, vouloir séparer deux soeurs et cacher à jamais les pouvoirs de l’une d’entre elle (pourquoi ?), la parquer dans une chambre plutôt que de l’aider à les maitriser (étrangement, alors que cela semble être le chaos dans sa chambre, elle s’en sort à merveille pour sa tour en montagne…), et tout en effaçant les souvenirs de son autre soeur (était-ce vraiment nécessaire alors qu’elles allaient de toute façon rester sous le même toit et ce même après la mort des parents ?).
    Une mise en place qui, surtout, aurait gagné en intensité si elle n’avait pas été évacuée en quelques minutes… Les scènes entre les soeurs séparées par cette porte auraient gagné à être plus exploitées.

    Elles se retrouvent alors complétement séparées pendant des années, pourtant la cadette souhaite profondément sauver cette soeur qui ne représente pourtant plus qu’une étrangère, dont elle ignore tout mais dont elle semble certaine qu’elle est douce comme un agneau (paye ta logique). Cette même soeur qui pendant ce temps clame sa liberté en chanson tout en s’enfermant dans une forteresse de glace plus-symbolique-on-meurt (paye ton non-sens)…

    Et donc oui, les chansons… Ayant vu Raiponce en VF comme bien d’autres Disney, je dois avouer que c’est ce qu’il se fait de mieux ici en matière de doublage (alors que je prône la VO pour tout le reste). Et c’est donc pour cette raison que je suis allée voir Frozen en VF sans à priori.
    Et malheureusement, je pense que j’aurais évité quelques saignements d’oreilles en l’ayant vu dans sa version originale pour ce qui est des chansons. Et surtout ses paroles (ou du moins leur adaptation)… mon dieu, c’était d’un niveau… rimes pauvres ou pas de rimes du tout, on est bien loin de ce qui se faisait habituellement. Celles de Raiponce étaient bien au dessus (et même celle de la scène de barque, c’est dire…).
    N’ayant pourtant rien contre les comédies musicales Broadway, ces chansons tombaient comme un cheveux sur la soupe pour moi. A des moments parfaitement incongrus.

    Et à l’instar de la remarque sur le contraste entre modélisation de la ville et du paysage enneigé, ces chansons se succèdent jusqu’à l’overdose dans la première moitié du film, pour ne plus en mettre aucune dans la seconde moitié. Cela aurait pourtant mérité à être plus homogène et parcimonieux.

    Et c’est effectivement le réel problème de ce film : pas équilibré. Cette histoire d’amour qui est plus là comme un prétexte qu’autre chose aurait presque mérité d’être complètement évacuée au profit de la relation soeur-soeur. A l’image de Brave qui avait eu les couilles d’éviter toute intrigue secondaire pour traiter à fond la relation mère-fille (mais n’est pas Pixar qui veut). C’est alors la relation soeur-soeur qui transparait comme intrigue secondaire, la fameuse Elsa apparaissant trop peu à l’écran.

    Je soupçonne avant tout le film de vouloir surfer sur le succès de Raiponce (devant lequel je m’étais régalée) en utilisant des formules similaires sans pour autant y parvenir : on n’a pas UNE jolie princesse mais DEUX ! (pourquoi s’en priver ? on a même la pub pour les poupées vendues séparément avant le film ! ah je comprends mieux…), on retrouve aussi le garçon devenant prince charmant malgré lui, les deux comic relief honteusement calqués sur le caméléon et le cheval…

    Bon ! Pour pas totalement passer pour une mauvaise spectatrice, j’accorde tout de même une mention à ce bonhomme de neige (qui m’a bien surprise aussi), ainsi qu’au personnage d’Elsa qui m’a fait redevenir petite fille devant sa belle robe et sa jolie coiffure ;) ainsi que ses scènes d’actions dans sa tour.

    Malgré tout, j’étais déçue de me dire que c’était un Disney dont je pouvais aisément me passer.

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