[Critique Cinéma] Minuscule : La Vallée des fourmis perdues

Vous connaissez sûrement la série Minuscule : La vie Privée des Insectes, cette série de deux saisons d’épisodes muets créée en 2006 par Hélène Giraud et Thomas Szabo. Une série d’animation particulière, car en mélangeant prises de vues réelles et animation 3D, et en proposant les aventures des insectes et autres petits animaux de nos campagnes dans un format très court, celle-ci se détache de ce qu’on peut voir d’habitude dans le panorama des productions françaises. Une originalité qui paie, car après une diffusion dans plus de 70 pays et quelques années d’attente, celle-ci se voit adapter au cinéma.

Et c’est donc de cette adaptation, appelée Minuscule : la Vallée des Fourmis Perdues, que je vais vous parler aujourd’hui. Un film visuellement magnifique, dynamique et drôle, mais qui manque tout de même d’un petit quelque chose pour vraiment s’illustrer.

La version long-métrage de Minuscule suit les aventures de la coccinelle qui, alors qu’elle se blesse aux ailes, part à l’aventure un peu malgré elle avec les fourmis noires. Celles-ci ont trouvé une boite pleine de morceaux de sucre, sorte de Graal pour ces insectes. Mais leur voyage n’est pas de tout repos, car elles sont prises en chasse par les méchantes fourmis rouges qui en ont après le butin. Il n’y a pas à dire, ça commence fort, dans ce qu’on pourrait considérer comme étant la première des deux parties du film. Aventure à proprement parler, on suit ici les insectes dans une grande poursuite animée qui ne serait pas sans rappeler le premier film du Seigneur des Anneaux, avec sa traversée des paysages magnifiques et les dangers qu’ils rencontrent. Certaines des scènes vécues par les deux troupes sont absolument fabuleuses de dynamisme et d’action, comme celle de la rivière par exemple.

Et à la fin de cette course-poursuite, on retrouve la deuxième partie du film, qui elle se tourne sur le siège d’une fourmilière par l’armée des fourmis rouges. Bataille propice à tout un lot de références bien trouvées et surtout à l’exploitation de l’imagination des scénaristes qui, il faut bien le dire, se sont fait plaisir ! Les moyens de défenses et d’attaques sont calqués sur un système humain, mais transposé dans le monde des insectes avec du matériel à nous. Les missiles deviennent des feux d’artifices, les flèches sont faites à partir de cure-dents, etc. C’est vraiment excellent et autant d’occasion de rigoler ou d’être tout simplement impressionné par l’ingéniosité des situations.

[quote author= »David » bar= »true » align= »left » width= »300px »]Le film est drôle avec ses références à gogo, son animation et son dynamisme extra-ordinaire, et tout simplement son capital sympathie.[/quote]

Vous l’aurez deviné, le film s’annonce comme étant épique, intense. Et ça aurait pu être le cas, si celui-ci ne souffrait pas d’un problème majeur. En effet, avec le choix artistique d’avoir des insectes assez réalistes (même si leurs mimiques et certaines actions très cartoon amènent un petit grain de folie), l’équipe du film empêche le public de vraiment pouvoir s’identifier aux personnages, ne leur laissant ainsi qu’un capital sympathie hérité de leur côté mignon et non de leur personnalité propre. Conséquence directe, les instants dramatiques perdent de leur force, les élans héroïques sont sans surprise, les enjeux sont amoindries et plus globalement… et bien il arrive que je me sois ennuyé.

De ce qui devait sonner comme étant le destin d’une vie pour la colonie des gentilles fourmis, il n’est resté qu’une petite bataille sans véritable envergure, sans suspense. En bref, je n’ai pas réussi à être dedans et c’est dommage, car c’est un effet que je n’avais jamais ressenti lorsque je regardais les courts épisodes. La faute à un passage au nouveau format où les enjeux entre une scénette et une grande histoires ne peuvent être les mêmes.

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Avec Minuscule : la Vallée des Fourmis Perdues, nous étions vraiment pas très loin d’atteindre le très grand film d’animation. Mais même si le film est drôle avec ses références à gogo, son animation et son dynamisme extra-ordinaire, et tout simplement son capital sympathie du fait de son sujet, le fait qu’il soit difficile de vraiment s’attacher aux personnages enlève fortement au potentiel épique de l’histoire. Et c’est vraiment dommage, car il y a de bonnes idées et une maitrise technique évidente.

Le film reste tout de même sympathique et très agréable à regarder, et devrait sans aucun doute plaire aux plus jeunes, avec une simplicité de l’histoire et un humour parfois très léger qui semble leur être destiné.