[Critique cinéma] La princesse et la grenouille.

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La Princesse et la Grenouille, réalisé par Ron Clements et John Musker, est sorti dans les salles obscures françaises hier, mercredi 27 janvier 2010. D’après les premiers chiffres, le lancement serait déjà un franc succès avec plus de 38 781 places vendues avec 52 copies parisiennes (ainsi que sa périphérie). A titre de comparaison, Volt avait totalisé 25 064 entrées avec 55 copies. Alors, est-il du renouveau tant attendu de l’animation traditionnelle ?

Le film prend place à la Nouvelle-Orléans mais ce n’est pas par hasard. Ce n’est pas seulement pour son cadre idyllique que ce lieu à été choisi (on passe des quartiers riches aux quartiers pauvres avec une fluidité déconcertante dans le film) mais aussi pour son histoire. C’est en effet en ces lieux que le jazz est né au début du vingtième siècle par un mélange de musiques élaborées par des noirs américains. Un joli prétexte pour les thèmes musicaux !

La Princesse et la Grenouille a beaucoup d’atouts dans sa manche mais je crois que sa vrai force tient dans ses personnages. Rien n’a été laissé au hasard, c’est évident et l’on s’en aperçoit à chacune des nouvelles apparitions. Tiana n’est qu’une simple serveuse au début de l’histoire et on a un peu du mal à s’attacher à elle tant ses attitudes dans sa vie son… robotisé. Sans trop en dire, elle a fait de sa vie une sorte de revanche pour un membre de sa famille, un but qu’elle veut à tout prix atteindre. Mais l’histoire va lui ouvrir les yeux à bien des égards…

Naveen, le prince charmant qui débarque à la Nouvelle-Orléans est très charismatique. Très assisté dans sa « pauvre » vie de prince, il va très vite apprendre que les choses ne se font pas toutes seules. Au niveau des personnages secondaires on retrouvera Louis, un alligator qui rêve de faire du jazz en compagnie des humains, ce n’est pas commun. De nature très simple d’esprit, Louis entrera très vite dans votre cœur tellement ces interventions dans le film vous ferons vous écrouler de rire !  Ray intervient un peu plus tard dans le film mais constitue une excellente surprise ! Vous vous rappelez de la petite bestiole que nous avions eu l’occasion de voir dans le tout premier teaser original de La Princesse et la Grenouille ?

Oui, c’est lui. Lui, il a deux grosses palettes d’émotions. Il sait être très drôle mais aussi très émouvant… Ray réussira sans mal à transmettre ces émotions avec notamment une séquence finale qui fera retenir le souffle de la salle entière, c’est vous dire. Et puis son accent ne vous laissera pas indifférent ! Très grosse mention spéciale à Charlotte, l’amie de Tiana qui rêve d’épouser son prince charmant. Elle, a chacune de ces apparitions, vous allez vous tordre de rire. D’un naturel très excitée, Charlotte vous offrira une très large palette d’émotions avec un côté carrément… moderne vraiment pas déplaisant !

Mama Odie, vieille femme de plus de 100 ans, sénile aux premiers abords, sera le théâtre d’une grosse scène d’action, de musique et de rires. Pas si sénile que ça puisqu’elle sera d’une grande utilité pour nos deux héros. Enfin, le Dr Facilier, le méchant du film, n’est pas un vilain ordinaire. Même si son côté Jafar est bien présent, le Dr Facilier vous surprendra par ses tours de passe-passe, lui et son ombre. Mais chuuuuuuuutttt… J’en dirais pas plus ! Tout ce beau monde est parfaitement animé et doublé. Les émotions sont définies comme jamais !

Comme le souligne notre ami Zuzu Disney, Tiana n’est pas seulement qu’une princesse noire. Elle est aussi celle qui vient au secours des studios Disney en apportant avec elle un nouvel âge d’or salvateur. Après Blanche-neige et les sept nains en 1937, Cendrillon en 1950, La petite Sirène en 1989, voici que La Princesse et la Grenouille ouvre ce nouvel âge d’or en dépoussiérant les bureaux et frisant le sublime sur chaque détail de ce long métrage. Le film vous transportera du haut de ses 97 minutes dans une histoire et des dessins hauts en couleurs ! Ça bouge et jazze dans tous les sens avec de fantastiques musiques composées par Randy Newman (le talentueux auteur compositeur et interprète qui avait déjà œuvré pour Cars, Toy Story et Monstres et Cie notamment).

Du très grand Disney ! Vous savez, celui qui vous donne encore des frissons rien qu’en y repensant… La Princesse et la Grenouille est bel et bien celui que tous le monde attendait : un film qui vous immerge dans son histoire, si drôle, si entraînant qu’il se fait une place de choix dans votre cœur de passionné de longs métrages d’animation que vous êtes, et ceux, quel que soit votre âge…

Créateur et rédacteur en chef du site. Passionné de cinéma d'animation depuis ma tendre enfance, j'ai monté le site afin de partager à un maximum de personnes mes découvertes.

40 comments On [Critique cinéma] La princesse et la grenouille.

  • Magnifique critique le film t’a bien plus ^^
    1H37 c’est la première fois qu’un conte de princesse dure plus longtemps que les autres contes c’est un grand classique disney
    J’irai le voir soit samedi ou dimanche
    Je te dirai quoi :)

  • Hello

    Meme Gérad Lefort, de Libé a dit hier sur C+ que c’était pas mal avec deux trois trucs vraiment bonnards
    Je me demande lesquels, ai pas encore vu ;-)

    Y a un Panini avec les vignettes au fait?

  • Waow… quel panégyrique. Le film n’en mérite certainement pas tant… Télérama le qualifie de « Bonbec » rance, je trouvais pour ma part que c’était presque un film révisionniste. En gros c’est un film qui exploite les recettes éprouvées des studios Disney, recycle les situations et les personnages, sans grâce ni magie hormis quelques idées sympathiques mais mal exploitées. Un film qui sera vite oublié.
    J’en dis plus sur le petit billet que j’avais écris… Bon je rappelle que j’ai 38 ans et que je suis peut-être blasé de ce genre de niaiseries. Mais je ne suis pas sur que mes enfants échangeraient un Princes&Princesses contre cette bluette fadasse.

    • Tu sais que j’attendais ta réaction avec impatience? J’en ai 23 mais moi ce film ma fait passer une superbe soirée ! Moi je trouve ma note justifiée, parce que c’est mon avis. Vous pourriez être 50 à me dire que le film ne mérite pas une telle note que je la changerais pas ^^

      J’avais déjà lu ta critique sur Fous d’anim (d’ailleurs j’ai un chèque à t’envoyer :)) mais y’a un truc sur lequel je ne suis pas du tout d’accord c’est le parallèle entre Obama et la princesse noire dans la critique de Télérama. Je ne comprends pourquoi faire le parallèle entre la venu d’Obama au pouvoir et l’héroïne noire de chez Disney alors que l’équipe du film avait dit que ce n’était pas en relation. Après, les goûts et les couleurs hein ;)

      • Je suis d’accord mais c’était un piège à journaliste. Ils n’ont pas saisi que le film a été conçu bien avant l’investiture d’Obama. Ils ne voient pas plus loin que leur petit nez. Disons tout de même que c’est une «tendance» dans les Etats-unis contemporains.. Mais c’est vrai que l’héroïne est plus métis que vraiment noire, comme l’étaient les 4 millions d’anciens esclaves importés d’afrique noire qu’il y avait aux Etats unis à cette époque et qui ont été affranchis en 1860. On est dans le consensus, encore une fois, le tiédasse, le mou.
        Si le parallèle avec la petite sirène est assez évident (hé.. c’est les mêmes réals.) par contre le film est à cent lieues de Blanche Neige ou de Cendrillon.
        Après les goûts et les couleurs…

  • Je suis contente que Disney soit revenu sur la 2D. J’aime beaucoup la 3D, mais je trouve que le dessin a un « jenesaisquoi » de plus que les images de synthèse.
    En tout cas, cette nouvelle bouffée d’air frais a l’air de t’avoir plu. Je vais m’y intéresser de très près de toute façon, comme tout ce qui touche à l’animation. :)

  • Oui ! :)
    Enchantée ! Je suis une visionneuse de beaucoup de choses et j’aime bien aussi lire les avis des autres (je fouine assez régulièrement pour trouver de nouveaux bons blogs). Et un jour, il n’y a pas si longtemps que ça, je suis tombée ici par hasard. :)

  • J’avais hâte de voir ta critique sur le film !
    J’avoue avoir bien aimé le film, d’être contente de ce retour aux sources mais en même temps d’être un peu déçue. Le film a les qualités et les défauts d’une grande majorité des disney (encore trop court pour bien développer les persos, trop consensuel, …)
    Après j’espère qu’ils oseront plus s’ils en font un nouveau.
    Mais il y a déjà une bonne amélioration par rapport à « La ferme se rebelle »

    • Tu étais impatiente? :mrgreen:

      Oui, il y a un nouveau long métrage en 2D des studios Disney en préparation actuellement. Deux même mais à prendre avec des pincettes. « La reine des neiges » (« The snow queen » en VO) et un autre intitulé provisoirement « Winnie l’ourson ». M’enfin, je m’emporte un peu la mais disons que La reine des neiges sera probablement en 2D. Une récente interview faites par des blogueurs/webmaster spécialisé dans le Disney a révélé qu’Andreas Deja (l’interviewé, un très grand animateur 2D de chez Disney) est très intéressé par le projet. Il déteste la 3D… Bon oui, c’est maigre comme information mais c’est mon cœur qui me dit OUIIII :)

      « Winnie l’ourson » à été confirmé en 2D. Mais ça c’est une franchise. Un long métrage mais une franchise quand même…

      Je n’ai pas fait la comparaison avec « La ferme se rebelle » parce que pour moi il est bien en deçà de « La princesse et la grenouille » !

      Attendons les nouvelles donc !

  • Bouh! Je ne l’ai pas encore vu…

  • Très bonne critique. Je l’ai vu hier et malgré la séance horrible que j’ai passé, le film était sublime ! :)
    Pleins de clins d’oeil que je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer ! :D
    Dèja y’a l’étoile qui revient souvent dans les Disney « Pinnochio » ou « Peter Pan » en ont fait leur marque de fabrique.
    Ensuite au premier bal du film ont peut voir trois jeunes filles déguisé en Ariel, Jasmine et Mulan (Pour la dernière je suis pas sur.)
    Le plan ou Charlotte et le Prince « Lawrence » Naveen danse c’est la copie conforme de celle de « La Belle au bois Dormant ».
    Au niveau des chars à la fête de Mardi Gras, il y’en a un énorme sur le roi Triton ainsi qu’un autre sur le film de « La petite sirène » et deux autre sur « Aladdin ».
    Et ça c’est peut-être une grosse bourde mais le petit noir qui danse avec Naveen au début du film me fait penser a Micheal Jackson.
    Mais alors la c’est vraiment gros. Je ne sais pas si le film a était terminée avant sa disparition…

    • La séance horrible? Qu’est ce qui s’est passé?!?

      N’empêche tu as été très observateur durant le film ! Je n’ai rien vu de tous ce que tu annonce ! Chapeau bas :)

      • J’aime pas les enfants surtout quand ils passent leur temps a taper dans les fauteuils… XD
        Pis surtout j’etait au premier rang. Je deteste ça ! :D

  • 10/10 :) Faudra que j’essaye de trouver du temps pour le voir alors

  • Critique du MOnde

    ———-
    La Princesse et la Grenouille est une histoire d’amour entre une fille de rien et un prince, lointainement inspirée du conte de Grimm du même nom. Mais l’héroïne Tiana, afro-américaine, travailleuse, ambitieuse, jalouse de son indépendance financière, remet le genre au goût de l’Amérique actuelle tout en l’inscrivant dans le folklore jazz et vaudou de La Nouvelle-Orléans des Années folles.
    L’idée est séduisante, et le film commence sous de bons auspices par une présentation du personnage principal, jolie petite fille noire issue d’un milieu très pauvre, qui côtoie une insupportable gamine blonde issue d’une famille blanche richissime pour laquelle sa mère fait des travaux de couturière. Devenue adulte, la première travaille comme serveuse en économisant chaque penny pour réaliser le rêve que son père n’a pu accomplir : ouvrir un beau restaurant à La Nouvelle-Orléans. La seconde poursuit son fantasme : épouser un prince.

    Sans être un ratage, le film se dégrade après cette introduction par manque d’attention aux personnages. Les situations s’enchaînent suivant une logique de catalogue. Un prince déshérité, frivole et suffisant, débarque à La Nouvelle-Orléans. La jeune blonde est en émoi, qui entend le séduire le soir même lors du bal organisé par son père pour l’occasion. Mais l’après-midi, un vilain sorcier transforme le bellâtre en grenouille et propose à son servile valet de le remplacer au bal en endossant son apparence, d’épouser l’héritière et de s’emparer de sa fortune.
    Un baiser de Tiana
    Espérant se délivrer du sortilège, le prince-grenouille obtient un baiser de Tiana qui ne produit pas les effets attendus : sans lui rendre son enveloppe humaine, il transforme la jeune femme, qui était à deux doigts d’acheter son restaurant, en… grenouille.
    C’est sous cette forme de batraciens que Tiana et le prince, qui se vouent un profond mépris, vont s’apprivoiser au fil d’une épopée où ils gagneront le soutien d’un crocodile épris de jazz et d’une vieille sorcière du bayou, et où ils combattront ensemble des bêtes féroces, des pêcheurs sans vergogne et des esprits maléfiques.

    Jouant la carte de l’humour, du fantastique, du conte de fées et du graphisme sophistiqué (pour le restaurant Art déco de Tania, où se déroulent des chorégraphies à la Bubsy Berkeley), le film ne trouve pas son ton, et sacrifie à cette profusion la teneur de son récit.
    L’animation déçoit aussi, surtout dans les scènes de magie noire où interviennent les esprits du bayou – l’esthétique kitsch n’est pas des plus heureuses. Pour celles-ci, la 3D n’aurait pas été un luxe.

  • Nouvel Obs.com
    ————-

    Ambition affichée de ce Disney : renouer avec l’esprit des grands classiques dessinés à la main, tout en se permettant quelques audaces. Ainsi le film, situé dans La Nouvelle-Orléans des années 1920, montre-t-il la première héroïne noire de l’histoire de Disney, une jeune fille pauvre qui rêve d’ouvrir un restaurant et se voit changée en grenouille, manière commode d’évacuer la question de sa couleur de peau. La modernisation du conte de fées n’est que cosmétique : sur le fond, on est dans l’ultraclassique, voire le réchauffé, avec des numéros musicaux pas fameux signés Randy Newman et un message convenu sur les vertus du travail.

    Olivier Bonnard

  • L’Express

    ——————————
    Une princesse noire chez Disney: la polémique américaine

    La princesse et la grenouille marque à la fois un retour à la tradition picturale de Disney et innove en ajoutant une héroïne black à la galerie de personnages du studio. Cette ouverture n’a cependant pas évité à ce conte de fées d’être taxé de racisme. Un film qui en a vu de toutes les couleurs.

    John Lasseter, le patron de Pixar et Disney Animation, aime la Nouvelle-Orléans : « C’est un lieu tellement spécial et coloré, c’est rempli de magie : on la ressent dans la musique, la culture, la nourriture, le mardi gras, le quartier français. On ne se sent pas en Amérique et pourtant on y est. » Même chose pour les réalisateurs John Musker et Ron Clements (Aladdin, La belle et la bête): « C’est une ville d’une diversité et d’une richesse incroyables. » Le trio, c’est clair, n’imaginait pas que situer l’action de La princesse et la grenouille(le grand retour de l’animation traditionnelle chez Disney) dans la fameuse cité de Louisiane allait nourrir, avec d’autres éléments, une controverse qui n’en finit pas d’agiter la communauté noire américaine. Depuis 2006, c’est un casse-tête pour le studio.

    La princesse et la grenouilleest le premier dessin animé à introduire, dans la légendaire galerie de princesses Disney, une héroïne noire. Vu l’impact de ces films sur les enfants, l’enjeu n’est pas rien. « Dès le départ, nous étions conscients que c’était quelque chose de majeur », dit Clements. Et depuis le début, un voile de suspicion a enveloppé le projet. Est-ce parce que Disney lui-même a été taxé de racisme, et que certains clichés gênants encombrent des films comme Le livre de la jungleou Mélodie du Sud, au point que ce dernier n’est toujours pas disponible en DVD ? Ou parce que les créateurs du film sont blancs ? « Notre coscénariste, Rob Edwards, est afro-américain, et nous avons consulté de nombreuses personnes », se défend Clements. Il n’empêche, avant même le premier dessin, plusieurs aspects de l’histoire ont déchaîné la tempête sur internet.

    BLACK AND WHITE

    Le titre original, d’abord : La princesse grenouille. Une insulte cachée ? On le change très vite. L’héroïne : son nom est Maddy, elle est femme de chambre pour une riche famille blanche. C’est l’affront, le prénom est lié à l’esclavage, et l’emploi de la jeune fille est lui aussi un stéréotype. Là aussi, des changements sont effectués : Maddy qui devient Tiana est maintenant une surdouée de la cuisine qui rêve d’être chef. Le choix de la Nouvelle-Orléans, alors que la ville ne s’est toujours pas remise de l’ouragan Katrina, fait également rouler des yeux. Le comble : le prince du film, Naveen, n’est pas noir. Il n’est pas blanc non plus, en fait, mais son ethnicité demeure ambiguë, et tandis qu’une comédienne noire, Anika Noni Rose (Dreamgirls), prête sa voix à l’héroïne, c’est le Brésilien Bruno Campos qui incarne Naveen. Le vilain de l’histoire, en revanche, est bel et bien black, et en plus, aïe, il pratique le vaudou ! Comme l’a écrit le journaliste Kevin Polowy : « Le refrain populaire a été : on peut avoir un président noir, mais pas un prince noir chez Disney ? Après soixante-dix ans de princes blancs, la communauté noire n’a-t-elle pas droit à son propre prince ? » Chaque facette du film devient alors un problème. N’est-il pas suspicieux que les deux héros de couleur soient, dans une grande partie du film, des grenouilles vertes ? La fureur grandit. Et qu’Oprah Winfrey, voix de la sagesse pour la communauté noire, participe au projet n’y change rien.

    Une princesse noire chez Disney: la polémique américaine

    La princesse et la grenouille marque à la fois un retour à la tradition picturale de Disney et innove en ajoutant une héroïne black à la galerie de personnages du studio. Cette ouverture n’a cependant pas évité à ce conte de fées d’être taxé de racisme. Un film qui en a vu de toutes les couleurs.

    John Lasseter, le patron de Pixar et Disney Animation, aime la Nouvelle-Orléans : « C’est un lieu tellement spécial et coloré, c’est rempli de magie : on la ressent dans la musique, la culture, la nourriture, le mardi gras, le quartier français. On ne se sent pas en Amérique et pourtant on y est. » Même chose pour les réalisateurs John Musker et Ron Clements (Aladdin, La belle et la bête): « C’est une ville d’une diversité et d’une richesse incroyables. » Le trio, c’est clair, n’imaginait pas que situer l’action de La princesse et la grenouille(le grand retour de l’animation traditionnelle chez Disney) dans la fameuse cité de Louisiane allait nourrir, avec d’autres éléments, une controverse qui n’en finit pas d’agiter la communauté noire américaine. Depuis 2006, c’est un casse-tête pour le studio.

    La princesse et la grenouilleest le premier dessin animé à introduire, dans la légendaire galerie de princesses Disney, une héroïne noire. Vu l’impact de ces films sur les enfants, l’enjeu n’est pas rien. « Dès le départ, nous étions conscients que c’était quelque chose de majeur », dit Clements. Et depuis le début, un voile de suspicion a enveloppé le projet. Est-ce parce que Disney lui-même a été taxé de racisme, et que certains clichés gênants encombrent des films comme Le livre de la jungleou Mélodie du Sud, au point que ce dernier n’est toujours pas disponible en DVD ? Ou parce que les créateurs du film sont blancs ? « Notre coscénariste, Rob Edwards, est afro-américain, et nous avons consulté de nombreuses personnes », se défend Clements. Il n’empêche, avant même le premier dessin, plusieurs aspects de l’histoire ont déchaîné la tempête sur internet.

    BLACK AND WHITE

    Le titre original, d’abord : La princesse grenouille. Une insulte cachée ? On le change très vite. L’héroïne : son nom est Maddy, elle est femme de chambre pour une riche famille blanche. C’est l’affront, le prénom est lié à l’esclavage, et l’emploi de la jeune fille est lui aussi un stéréotype. Là aussi, des changements sont effectués : Maddy qui devient Tiana est maintenant une surdouée de la cuisine qui rêve d’être chef. Le choix de la Nouvelle-Orléans, alors que la ville ne s’est toujours pas remise de l’ouragan Katrina, fait également rouler des yeux. Le comble : le prince du film, Naveen, n’est pas noir. Il n’est pas blanc non plus, en fait, mais son ethnicité demeure ambiguë, et tandis qu’une comédienne noire, Anika Noni Rose (Dreamgirls), prête sa voix à l’héroïne, c’est le Brésilien Bruno Campos qui incarne Naveen. Le vilain de l’histoire, en revanche, est bel et bien black, et en plus, aïe, il pratique le vaudou ! Comme l’a écrit le journaliste Kevin Polowy : « Le refrain populaire a été : on peut avoir un président noir, mais pas un prince noir chez Disney ? Après soixante-dix ans de princes blancs, la communauté noire n’a-t-elle pas droit à son propre prince ? » Chaque facette du film devient alors un problème. N’est-il pas suspicieux que les deux héros de couleur soient, dans une grande partie du film, des grenouilles vertes ? La fureur grandit. Et qu’Oprah Winfrey, voix de la sagesse pour la communauté noire, participe au projet n’y change rien.
    Une princesse noire chez Disney: la polémique américaine

    INQUIÉTUDE LÉGITIME

    Certains s’interrogent : la controverse a-t-elle lieu d’être, alors que le film n’est, après tout, qu’un conte de fée utilisant les habituels éléments du genre ? Est-il sensé de taxer les animateurs (dont plusieurs Afro-Américains) de racisme parce qu’ils ont créé un alligator musicien de jazz et une libellule un peu bête en qui certains voient la reproduction de lieux communs antédiluviens ? Un Européen ne peut s’empêcher de se demander si cette polémique n’est pas due au politiquement correct à tout prix, qui sévit souvent aux États-Unis. En même temps, l’inquiétude de la part d’une communauté trop souvent mal représentée à l’écran est légitime.

    En dépit de cette colère qui secoue la blogosphère, le film semble trouver son public, tout de même pas de manière spectaculaire, et sa beauté visuelle est unanimement saluée. La poupée Tiana se vend comme des petits pains – mieux que celle d’Ariel, la petite sirène, pourtant un best-seller. Mais Oprah Winfrey remarque : « Ce qui est triste, c’est qu’en raison de toutes ces plaintes que les gens ont formulées sans avoir vu le film, Tiana est probablement la dernière princesse noire de chez Disney. » Et Anika Noni Rose de conclure : « Non seulement Tiana est la première princesse noire, elle est aussi la première princesse américaine, et nous n’en avons encore jamais eu une. » Cela, personne ne l’avait dit.

  • Excusez si j ai cafouillé dans le copié collé avec des redites ;-)

    • Pas grave pour le cafouillage ! Mais, tu as sélectionner comment tes critiques BG? Parce que tu sembles n’avoir pris que des négatives (celle de Le Monde est dévastatrice…). Mais c’est intéressant de connaitre leur point de vue, même si je ne le partage pas du tout.

      D’ailleurs, tu l’as vu toi?

      • Hello

        Oui en effet j ai sélectionné ces trois-là, non pour enfoncer le film
        mais parce qu’elles me semblent plus propices à (contre) produire des arguments
        Quant à la 3ème, je la trouve nécessaire.
        J ‘explique: à moins d’être métis ou black, comment un blanc/ une blanche peut -il/elle ressentir « de l’intérieur » si le film est (politiquement) correct ou pas?
        Je trouve à cet égard que la polémique relatée dans le 3ème post est nécessaire à entendre ( qu’est ce qu’un blanc connaît de l’histoire et de l’Histoire d’un black? Qt aux arguments de Lasseter, je les trouve comme lui tellement naîfs? Suffit -il de s’entourer de collaborateurs blacks pour etre irréprochables à 100% Manifestement pas:-(

        Je suis blanc mais je fais gaffe à ne pas être ethno-centré .
        Ainsi, faisant par ailleurs partie d’une minorité, je suis doublement éduqué ( via la culture dominante, celle qui nous environne chaque seconde de notre vie et qui nous imprègne sans même que nous nous en rendions compte – exemple: récemment une jeune femme de 23 me confirmait, honteuse, qu’elle avait jamais repéré que la VPC et ses catalogues étaient essentiellement remplis de mannequins…. blancs! ET quand y a des beurs, ils sont dans les pages…. survêts et streetwear , pas en costars! Je lui ai ouvert les yeux sur cette domination blanche;-))

        ….et une autre ( celle qui est propre à ma minorité avec double grille de lecture du monde, de la société, de la pub, etc…)

        Tout cela pour dire que si l’on est ( au choix) black, gay, beur, invalide, femme (oui aujourdh’ui encore à l’heure où la parité est loin d’être gagnée…) la représentation du monde se doit d’être analysée-décortiquée et surtout pas prise pour argent comptant

        A part ca, ai prévu de voir le film cette semaine

        Bonne reprise demain lundi

        • he be, avec un budget de 70 MD , Planet 51 ne fait pas grand bruit aux USA: 40 MD de recettes en 74 jours
          C la fin
          Dommage

          Sinon, le titfilm belge sur , aussi, des extraterrestres sur fond de conquête spatiale dont ns avons deja parlé ici, repasse ss peu sru C+

  • Un excellent retour à la 2D, Excellent film, merci de la critique ;)

  • Belle critique pour un film qui ne l’est pas moins !

    Je l’ai vu mardi soir et malgré aussi quelques moments « s’ils arrêtent pas bientôt derrière je me retourne… » pour cause des petits n’enfants, j’ai vraiment adoré ce film ! Je trouve que la 2D et vraiment géniale, les personnages bien marqués et craquants, chacun à son petit truc et le message général et bien marqué !

    Poursuivre son rêve mais se donner à 300% pour l’atteindre ! Et ça, ça m’a fais rêver :)
    C’est donc du beau Disney je trouve dans la mesure ou ils arrivent à nous faire rêver !

    Bonne soirée à tous !
    je vous le conseille vivement ;)

  • :x :cool: :cool: :cool: :cool: :? :oops: :cry: :evil: :twisted: :arrow: :lol: ;) :| :| :P

  • cc ca va c bien la princcesse et la grenouille je vai le voir ce soir den 17h à 22h

  • :eek: :eek:eek:eek:eek:eek::eek:

  • $39,966,146
    Résultats mondiaux a ce jour
    du Fantastic M Fox
    dont 20 MD aux USA

  • Je me rappelle plus le nom que porte l’étoile dans le walt disney, est ce que quelqu’un peu m’aider? :?

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