[Critique Blu-ray Disc] Boogie.

A la recherche du Tarantino animé ? Ne cherchez plus, il s’appelle Gustavo Cova, réalisateur du film d’animation Boogie sorti sur nos écrans en Novembre 2010 après avoir sillonné quelques festivals tels que le marché du film à Cannes ou le tant apprécié Festival d’Animation à Annecy. Une chose est sûre : le film n’est pas à mettre en toutes les mains !


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Boogie est l’exemple type du film d’animation parfaitement émancipé de l’aura des studios Disney (comme le prouve très bien une séquence de rêve parodiant allègrement les images phares du studio aux grandes oreilles) et ce, dès la première séquence, sombre et immorale à souhait ou le personnage principal n’hésite pas à pousser un jeune garçon vers une mort certaine, sans remords. La brutalité étant un véritable atout puisqu’elle n’a de cesse de rappeler des classiques du septième art (en passant par les productions de Robert Rodriguez jusqu’à celles de Takeshi Kitano), elle ne s’en révèle pas moins un frein à l’intrigue qui ne décolle malheureusement jamais. Un homme, une femme et de la castagne, voilà un programme parfaitement rempli mais dans lequel on aurait apprécié entrevoir quelques pointes d’émotions. Cela n’empêche pourtant pas au film de connaître des scènes déjà mythiques puisque nous ne sommes pas prêts d’oublier le déluge sanguin d’une séquence finale ô combien jouissive pour les amateurs de films noirs que nous sommes.

Point de morale ici-bas, mais un joyeux bordel qui en met plein les yeux !

Quant à l’animation, le film nous en met littéralement plein la vue. Là ou le scénario pêche par manque d’intensité, les images rattrapent le faux-pas. Les dessins s’allient harmonieusement aux décors et voitures parfois modélisés en 3D pour proposer un écrin le plus frappant possible. Certains partis-pris sont d’ailleurs inattendus, on pense notamment à la cigarette de Boogie qui ne cesse de flotter dans le vide au lieu d’être posée sur ses lèvres. Une chose est sûre : le traitement visuel est tout aussi original que peut l’être l’ambiance du film ! Par ailleurs, en parlant d’originalité, il est déstabilisant de reconnaître la voix de Liane Foly, interprétant le personnage masculin principal, sur laquelle l’on pouvait avoir des doutes ! Pourtant, après seulement quelques minutes d’incompréhension sur ce choix plus qu’osé, la chanteuse-comédienne se met à habiter le personnage et donne une véritable particularité à ce personnage hors du commun. Mais à y regarder de plus près, n’est-ce pas là la véritable réussite du film ? Pouvoir proposer des choix farfelus qui participent à la création d’un univers complètement barge mais totalement cohérent ! Point de morale ici-bas, mais un joyeux bordel qui en met plein les yeux !

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A noter que nous testons ici la version 2D du Bluray. Une image tout à fait convaincante (ce qui deviendrait presque une habitude pour les éditions HD des films d’animation), d’autant plus qu’une grande palette de couleurs est utilisée et ciselée. La qualité de la réalisation et de l’édition est telle qu’il n’est pas rare d’avoir l’impression d’être en face d’un film en relief sans même avoir à regarder le film en 3D ! [/tab]

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Une retranscription du son exemplaire, pour ne pas dire parfaite ! Proposé en DTS-Master HD Audio 5.1, le film fait appel à toutes les capacités de vos enceintes ainsi que celles de votre basse pour reproduire un univers détonnant et malfaisant à souhait. Les coups de feus laissent place avec volupté aux morceaux musicaux d’inspiration rock/blues. [/tab]
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L’édition Bluray est malheureusement vide de contenu, si ce n’est la présence de la bande-annonce du film (mal montée, soit dit en passant). En bref, grosse déception. [/tab]
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En conclusion, Boogie est un film d’animation étonnant, déstabilisant mais avant tout passionnant pour tout amateur de délires policiers/gores qui se respecte ! Les films de cet envergure sont finalement assez rare, il serait donc dommage de passer à côté, d’autant plus que l’édition vidéo proposée par Metropolitan est resplendissante à défaut d’être riche en bonus.

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Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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