[Critique cinéma] Niko le petit renne 2.

Après une première aventure franchement passable, on en attendait peu du retour de Niko fils d’un des rennes du Père Noël mais contre toute attente, cette seconde aventure surpasse aisément la précédente en faisant appel à une intrigue certes conventionnelle mais encore et toujours efficace : les enfants seront comblés et les parents seront curieux de découvrir un film d’animation ou la famille moderne trouve enfin sa place.

Les parents du jeune renne se sont séparés et la mère en question roucoule déjà entre les bois d’un autre, Loni, qui amène avec lui un renne encore plus jeune destiné à devenir le petit frère de Niko. Postulat de base particulièrement original pour justifier un long-métrage, ce scénario fait la part belle aux quiproquos mettant les enfants de famille recomposée dans l’embarras et un mal-être palpable. A cela s’ajoute une vengeance terrible d’une certaine Milady à l’encontre de la Brigade Volante dont fait parti le père de Niko, et vous obtenez un parcours en quête de maturité pour un héros déjà bien connu des enfants si l’on en croit le petit succès du premier film à sa sortie en 2008 (NDLR : 554 279 places de cinéma vendues en France tout de même). On regrette toutefois que le film n’ait pas bénéficié de l’apport de la 3D relief tant de nombreux plans semblent appeler cette technique parfois superflue mais qui, cette fois-ci, aurait été d’un intérêt véritable. Dynamisé par un récit plein de fougue et de scènes d’actions en plein vol, le scénario de Niko 2 est attractif et fait appel à de nouveaux personnages très archétypés qui parviennent cependant à faire sourire l’ensemble du public (on retient notamment le vieux renne, particulièrement savoureux).

Quoi qu’il en soit, là ou le film surprend le plus c’est probablement au niveau de l’animation 3D qui parvient à faire oublier les figures figées du premier opus. Cette fois-ci, les personnages évoluent dans des décors assez sommaires mais possédant un éclairage de toute beauté, créant de magnifiques reflets sur la neige de la toundra. Tout n’est pas parfait, on doit s’infliger d’immondes aigles modélisés semble-t-il à la va-vite, mais l’ensemble est chaleureux et touchant. De même, les clichés du film pour enfants se succèdent inlassablement, heureusement voilés par une vraie tendresse nécessaire à tout film de Noël qui se respecte. Par ailleurs, la mise en scène s’envole parfois dans des scènes aux accents épiques qui déstabilisent, à l’image de ces nombreux plans de troupes d’aigles dirigées vers les gentils protagonistes à grands renforts de musique tonitruante. Entre le film familial moderne et l’aventure épique, le coeur de Niko 2 balance mais une chose est sûre, le coeur du public lui est tout ouvert le temps d’une courte séance d’une heure et quart et l’on en redemanderait presque…

En conclusion, Niko le petit renne 2 est un film parfait pour un jeune public en ces fêtes de fin d’année, d’autant plus que les plus grands ne s’y ennuieront pas. Portée par une bande de personnages truculents, à défaut d’être psychologiquement originaux, cette seconde aventure se regarde avec plaisir et parvient à faire honneur à un cinéma d’animation danois si peu représenté dans nos salles françaises ces dernières années.

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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