[Critique cinéma] Opération Casse-noisette.

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Si la perspective de découvrir l’oeuvre d’un studio fraîchement débarqué dans l’univers des longs-métrages animés était réjouissante, le résultat auquel nous avons assisté l’est beaucoup moins. Opération Casse-Noisette (The Nut Job en version originale) est ce que l’on pourrait appeler un film opportuniste. Accumulant sans panache des poncifs du film pour enfants durant quatre vingt minutes, ce rare film animé présent sur nos écrans français en cet été 2014 n’a rien de la fantastique aventure à laquelle la promotion nous invitait.

Sur le papier, ce long-métrage du studio coréo-canadien ToonBox Entertainment n’a rien de bien original : univers animalier, rébellion animale et tubes à la mode – le Gangnam Style de PSY en première ligne. A l’écran, l’ensemble ennuie plus qu’il ne passionne la faute à un scénario maintes fois vus qui ne prend jamais le temps de construire un propos original, organisant plutôt un remake particulièrement dispensable de la saga live Ocean’s Eleven, le charme des personnages en moins. Durant une heure, le film nage en eaux troubles et ne fait que réciter les poncifs longuement assimilés au fil des années au cœur des autres films animés, allant même jusqu’à démultiplier les personnages secondaires à l’humour discutable – on pense notamment au personnage du chien, aux répliques bêtifiantes. De même, l’animation est un peu datée, la faute à une première intrusion hésitante dans l’univers du long-métrage – le pelage des animaux est statique et les êtres humains sont grossiers sans que cela génère une quelconque esthétique.

Heureusement, la dernière demie-heure connaît un sursaut qualitatif tant au niveau du scénario (les personnages sortant du train-train morne et ennuyeux de la ville) qu’au niveau graphique avec des couleurs mieux dosés, en témoignent les jolis contrastes provoqués par les gyrophares de voitures de police. De même, certaines émotions pointent enfin le bout de leur nez, même si elles ne font que reproduire le même schéma assimilé dans les productions des autres studios.

Que l’on ne s’y trompe donc pas, ce final n’a rien d’une prouesse cinématographique mais il permet d’éviter le zéro pointé suite aux nombreuses faiblesses de début de film – le long-métrage recentrant le destin des personnages non plus sur la blague à suivre mais plutôt sur l’aventure à mener. Il serait toutefois regrettable de réduire la portée de cette Opération Casse-Noisette à son évident manque d’originalité car si on le considère tel qu’il se présente, il est efficace : un film pour enfants, au sein duquel les parents accompagnateurs s’ennuieront ferme.


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Semaine (France) Entrées Cumul
6 au 12 août 2014 291 619 291 619
13 au 19 août 2014 207 528 499 147
20 au 26 août 2014 180 039 679 189
27 août au 2 septembre 2014 137 568 816 754

En conclusion, Opération Casse-Noisette n’est pas une surprise estivale et se cantonne simplement au rôle de faire-valoir en ces temps de disette de sorties animées. S’inspirant de nombreux autres films animés sans jamais bâtir un propos personnel, le film de Peter Lepeniotis déçoit. Si les plus jeunes ne manqueront pas de sourire et d’être happés par cette aventure basique, les plus grands ne s’y tromperont pas. Et dire qu’un deuxième opus est déjà commandé pour le printemps 2016… Espérons que l’équipe de réalisation saura enfin proposer un univers particulier, loin des standards habituels du film pour enfants.

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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