[Critique cinéma] Sammy 2.

En 2010, une tortue et son meilleur ami s’engageaient dans un périple insupportable tant il assénait son message écolo grâce à une histoire très décousue qui n’avait d’intérêt que l’utilisation sensationnelle de la 3D Relief qui emportait littéralement ses spectateurs au fond des océans. Vous l’aurez compris, nous avions de quoi craindre l’arrivée d’une suite cet été, mais c’est avec plaisir que nous avons été très surpris par cette nouvelle aventure, certes moins originale, mais tellement mieux maîtrisée !

Évidemment, Ben Stassen oblige, c’est avant tout la réalisation qui fait plaisir à voir  parce qu’elle est beaucoup plus fine que celle du premier opus qui accumulait les grossièretés de ton même si cette deuxième aventure n’évite pas de grosses approximations à l’image de cette famille de pieuvre rose flou.

La 3D relief est très efficace sans pour autant abonder de jaillissements inopportuns, préférant une profondeur très appréciable mettant en relief une intrigue somme toute banale, on a pas fini d’entendre dire qu’il s’agit d’une copie de son ersatz pixarien, Le Monde de Nemo, mais qui émeut grâce à une grande palette de personnages tout aussi déjantés les uns que les autres (avec une petite préférence pour le poisson aux gros yeux terriblement bien doublé par Fred Testot). Mais ne soyez pas inquiets, l’effet « parc d’attraction » est encore utilisé dans ce deuxième long-métrage à la différence que cette fois-ci, la réalisation sert le propos et non le contraire.

L’intrigue étant recentrée sur un seul lieu, un aquarium géant attirant les plus riches de notre monde, l’émotion parvient à s’installer avec plus de puissance là ou le voyage très rythmé du premier opus ne prônait que le déluge d’effets spectaculaires au détriment d’une vraie histoire attendrissante. Pour sûr, Sammy 2 devrait convenir aux enfants même si certaines scènes sont étonnamment sombres (petite pensée aux raies manta), mais aussi à leurs parents qui, s’ils ne se délecteront pas d’un deuxième axe de lecture comme on en trouve de plus en plus en cinéma d’animation, passeront quand même un joli moment entre rires et attendrissement.

Et que dire de l’évolution graphique effectuée en seulement deux ans par l’équipe de Ben Stassen, si ce n’est qu’elle surprend totalement. Loin de nous l’idée de dire que Sammy 2 parvient à se hisser au niveau des majors américains en matière de rendu 3D, mais il réussit pourtant l’exploit d’être cohérent et plein de détails en matière de décors. Cette finesse plus palpable des graphismes semble se répercuter dans la maîtrise du message écologique inhérent au film qui n’est pratiquement jamais asséné directement par le biais d’un personnage mais seulement montré par le biais d’une réalisation observatrice et non plus dénonciatrice comme dans le premier opus.

Sammy 2 parle d’une société trop irrespectueuse sans pour autant en faire le procès, d’ou l’intelligence d’un film qui n’accuse pas à grands renforts de scènes chocs, préférant au contraire l’art de la suggestion. Autre fait notable, l’absence de la voix nasillarde de Dany Boon au doublage, qui laisse sa place à un Franck Dubosc sans éclats mais tellement plus agréable à entendre. On regrette toutefois que cette aseptisation d’un univers too much ne soit pas aller jusqu’à la bande originale, emplie de morceaux en vogue qui surgissent étrangement dans le film sans réel intérêt si ce n’est celui de surfer sur la vague (jeu de mot involontaire :p).

En conclusion, Sammy 2 est une seconde aventure bien plus attrayante que son prédécesseur grâce à un esthétisme beaucoup plus naturel et une histoire joliment racontée par le biais de personnages atypiques. Sans pour autant être mémorable, ce film plaira à toute la famille mais plus particulièrement aux plus jeunes d’entre nous qui seront plus apte à rire des blagues très enfantines proposées par le film.

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

8 comments On [Critique cinéma] Sammy 2.

  • Je ne pensais vraiment pas que tu en ressortirais surpris, vraiment pas.

    • Pour être franc, j’étais convaincu que ça n’allait pas me plaire non plus tant j’avais détesté le premier… Comme quoi, rien n’est impossible lol

  • Hello
    he bien moi je suis loin d etre aussi emballé que ce que je lis ici
    Pour faire simple, j avais adore le premier opus
    j ai trouve celui ci super decevant
    Deja je ne comprends pas que sammy ait grandi !
    Meme sil y a de nouvelles petites tortues, ca n est pas coherent
    ensuite le scenar est une cata totale avec cette idee de s ‘echapper qui n en finit pas, tourne en rond, et sans aucune peripeties ou si peu
    cela dit belle idee que de faire du cador de l a quarium un hippocampe !
    a sauver, la course poursuite avec les murenes
    sinon, graphiquement, le 1 m avait soufflé,j avais adore la 3D jaillisssante, les decors, les coloris, bref, le design general m avait emballé
    Ici, je n’ai pas ete scotché par de gros progres
    pire, j ai trouve que ces pieuvres roses ressemblaient a un hideux mix entre une alien facon dreamworks et un gant… Mapa pour la vaisselle
    bref! le scenar prenant l ‘eau et le design ne m ayant pas convaincu, me suis bien fait suer

    • Salut BG ! Comme tu peux t’en douter, chacun à le droit de se faire son propre avis et l’on part déjà avec une différence d’appréciation puisque tu as apprécié le premier opus que j’ai trouvé indigeste !
      Pour ton incompréhension sur le fait que Sammy ait grandi, c’est simple, à la fin du premier opus il est déjà vieux, le second opus est donc la juste suite à cet ensemble ! Quant à ton manque de « waow » sur les effets 3D, je pense que ça ne peut servir que le film puisque là ou le premier n’était qu’une successions de scènes graphiquement hallucinantes (en terme d’effets et non d’animation j’entends), le deuxième insère la 3D Relief dans le scénario sans vouloir être à tout prix impressionnant dans sa réalisation !
      Quant à la pieuvre rose, je ne peux que confirmer ton avis, comme tu as pu le voir dans ma critique, puisque son design simpliste m’a également déçu !
      Quoi qu’il en soit, ton avis était argumenté et je le respecte donc, même si je ne le partage pas ;) !

      • Hello
        Merci de ces precisions
        De fait je ne me souvenais plus que sammy etait deja vieux a la fin du premier opus
        Quant a la 3d, il est certain que je n ai que peu faire , en general, d une 3d a effets de profondeur… Voila pourquoi Avatar par exemple m avait beaucoup decu en la matiere
        Je suis pour les effets jaillissants, voila pourquoi par ex je considere une serie Z comme piranhas extremement reussie en la matiere
        Pour en revenir a sammy 1, je me souviens de l anaconda superbement reussi d un strict point de vue graphique mais aussi au regard, sic, de l effet 3d puisqu on avait bel et bien l impression qu il se dressait devant soi et foncait vers soi
        Mais je me souviens aussi d un cadrage tres serre sur une nageoire qui, effet 3 d bien exploite donnait le sentiment de deborder de l ecran

        Bon, ceci dit, tous les gouts sont dans la nature et les appreciations itou
        Bonne fin de wk et amities a mister3ZE

  • salut nathan,
    je tiens tout abord a te féliciter pour la tenu de ton blog que je parcours de temps en temps.

    Même si cela te paraîtra futile je me permets de te signaler que dans ta fiche signalétique (en fin d articles) tu sites « www.dreamworksfrance.fr » qui apparemment n existe plus.

    je sais cela n a rien a voir avec ton article mais comme a chaque post je me faisait la reflexion, voila, c est fait, j te l ai signalé.
    héhé

    bonne continuation.

    • Salut Fab, je tiens tout d’abord à te remercier au nom de toute l’équipe pour ton petit compliment sur la « tenue » du blog, mais pour cet aspect là, il faut remercie Mister 3ZE, le rédac’ chef qui s’occupe de toutes les mises en page ! :)
      Quant au point que tu relèves, il s’agit en effet d’un oubli de notre part que nous règlerons très vite puisque l’ancien DreamWorks France est désormais DreamWorks Fans (que tu peux trouver à cette adresse : http://www.dreamworksfans.fr) !

      A bientôt sur Focus ou DWFans ;)

    • Merci au nom de toute l’équipe du compliment !

      Je viens d’effectuer les modifications nécessaires suite à ta remarque. Un grand merci à toi donc !

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