[Critique cinéma] La sorcière dans les airs.

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En 2009, nous découvrions le merveilleux conte animé Le Gruffalo réalisé par Max Lang et son co-réalisateur Jakob Schuh. Cette année, après une victoire méritée au festival d’Annecy 2013, Max Lang nous présente son nouveau moyen-métrage, La Sorcière dans les Airs, ou comment une sorcière un peu tête en l’air doit affronter la terrible colère d’un dragon ancestral. Une fois de plus, la bonhomie l’emporte sur une quelconque originalité narrative mais la séance s’achève avec une folle envie d’aider son prochain.

[message]Une sympathique sorcière, son chat et son chaudron s’envolent sur un balai. Quel bonheur de voler ! Mais le vent se met à souffler très fort, et un dragon affamé vient de se réveiller…[/message]

Humour et sensibilité, voilà deux mots qui semblent pouvoir rendre compte des qualités de ce tout nouveau court-métrage en stop-motion. Grâce à une animation de grande qualité (les décors sont plus variés que la forêt épaisse du Gruffalo et les visages des êtres animaliers sont vraiment expressifs) et des personnages très attachants – une sorcière, un chat, un chien, un merle et une grenouille – la fable racontée par Pierre Richard en version française est étonnante.

Destiné avant tout aux enfants (en témoigne le rythme relativement répétitif des situations composant la trame narrative), ce film saura également parler aux plus matures des spectateurs puisque la morale à en tirer est charmante : l’union fait la force. Le scénario se veut simple – l’union progressive de personnages exilés par leurs propres groupes d’appartenance, mais l’oeuvre qui en découle est touchante, à la fois drôle et émouvante.

Le film est d’autant plus réussi qu’il parvient à faire sourire à de nombreuses reprises alors même que les personnages ne parlent pas, ou esquissent quelques paroles : preuve s’il en faut, du vrai travail réalisé sur l’animation des personnages. Par ailleurs, la réalisation sait se faire plus ambitieuse aux détours de quelques séquences plus impressionnantes, à l’image de la solidarité entre les personnages, ceux-là même qui tentent de sauver la sorcière au cœur d’une séquence à la tonalité effrayante en fin d’aventure.

Malheureusement, tout n’est pas réussi, on pourra en effet regretter le manque de prise de risques que représente le film (là ou le Gruffalo avait pu nous surprendre), inhérent au choix d’adaptation d’ouvrages appartenant aux mêmes auteurs. Le manque d’originalité est d’autant plus perceptible que la partition musicale de René Aubry, bien qu’envoutante une nouvelle fois, ne dévie pas vraiment des mélodies choisies pour les deux adaptations du Gruffalo.

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Il faut bien se l’avouer, nous sommes obligés de relever un manque d’ambition pour trouver des défauts à un film dans lequel tout est travaillé au détail près. L’animation est de grande qualité, les personnages ont peu de temps d’écran (quelques minutes seulement pour certains d’entre eux) mais parviennent quand même à être attachants et l’environnement musical est fascinant. S’il y a bien une chose que l’on retiendra de La Sorcière dans les Airs, c’est son sens de l’application. Fans d’animation ou parents hésitants, ne doutez plus et découvrez ce charmant moyen-métrage qui recèle des secrets… inattendus !

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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