Max Lang : l’interview.

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Tout d’abord, pourquoi choisissez-vous d’adapter des récits pour enfants déjà existants ? Un scénario original serait-il trop risqué ?

Max Lang : J’ai choisi de travailler sur « Le Gruffalo » et « La Sorcière dans les airs » parce que j’adore les livres en question et que j’ai vu beaucoup de potentiel en eux. A partir de ça, je sais qu’il est plus facile de trouver des financements lorsque les projets sont basés sur des histoires existantes. Mais en tant que réalisateur, je n’ai pas réellement été impliqué dans la production du film. Quand j’ai été approché pour co-réaliser ces films, ils étaient déjà produits, et je pouvais donc totalement me concentrer sur le côté créatif du travail.

Vous travaillez également sur la série TV animée de chez Cartoon Network, Le monde incroyable de Gumball, c’est à croire que vous vous sentez plus à l’aise sur un format court. Mais une question demeure : quel sera votre premier pas dans le monde du long-métrage ? Est-ce un projet en cours ?

Max Lang : J’ai travaillé en tant qu’assistant réalisateur sur la première saison de Gumball, qui se composait de 36 épisodes de 11 minutes, ce qui n’est pas forcément un format court. Nous avons vécu des moments très excitants. Le format et la distribution changent constamment et je ne voudrais pas me limiter à une durée ou à un format de film. Mais pour en revenir à votre question, actuellement, je ne suis pas au travail sur un projet de long-métrage.

Quel sera votre prochain projet ?

Max Lang : En ce moment, ma femme et moi-même sommes au travail sur notre premier livre illustré. Jan Lachauer, le co-réalisateur de La Sorcière dans les airs et moi-même développons également quelques applications. J’apprécie beaucoup le fait d’essayer de nouvelles choses, de raconter des histoires et de divertir selon différentes voies. Je développe également quelques projets animés originaux, mais il est encore trop tôt pour vous en parler.

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Le Gruffalo, La Sorcière dans les Airs : deux films à propos de personnages merveilleux et légendaires : qu’est-ce qui vous attire dans ces personnages étranges et atypiques ?

Max Lang : Qu’ils soient des personnages légendaires, atypiques et étranges (rires). Sérieusement, c’est une grosse partie de la réponse. J’adore les animaux, les monstres et les dragons, et je suis vraiment fier que notre personnage féminin principal de « La Sorcière dans les airs » ne soit pas générique, ni une belle princesse, mais une sorcière écervelée avec un gros nez.

L’univers commun du Gruffalo et de La Sorcière dans les airs continuera-t-il à vivre dans les années à venir ? Nous avons vu la mère écureuil dans La Sorcière dans les airs (narratrice du Gruffalo), alors nous imagions que l’aventure peut continuer… quoi qu’il arrive !

Max Lang : Nous avons essayé de rester fidèle aux livres originaux et avons développé nos films à travers les pages de ceux-ci. Je doute donc qu’il y aura une suite aux films du Gruffalo ou à La Sorcière dans les airs, à moins qu’il y ait un nouveau livre.

Il y a de nombreux livres illustrés de Julia Donaldson et Axel Scheffler (auteurs du Gruffalo et de La Sorcière dans les Airs) qui sont merveilleux et qui nous attendent, là, dehors, et je pourrais totalement voir l’un d’eux adapté en un super film ! Pour ce que j’en sais, rien n’est en production actuellement, et cela prend à peu près dix-huit mois pour faire un film comme ça. Je ne pense donc pas que cela soit prévu dans un futur proche.

Le Gruffalo a remporté un prix au festival d’animation d’Annecy en 2010 et La Sorcière dans les airs a réussi le même exploit cette année, en 2013 : le  festival est vous, une histoire d’amour ?

Max Lang : Quand je suis venu à Annecy pour la première fois en tant qu’étudiant, je suis tombé amoureux de la fantastique atmosphère et du magnifique contexte géographique du festival. Le festival d’animation d’Annecy est l’un des plus influents dans son genre, et je suis vraiment fier que mes deux films aient été reconnus et aient gagné un Cristal.

rene-aubryRené Aubry, un de nos talents à la française, a créé la bande originale du Gruffalo et de La Sorcière dans les airs. Comment cette collaboration a-t-elle débuté ? Le célèbre thème « La souris » est tellement envoûtant, comment avez-vous collaboré ?

Max Lang : Jakob Schuh, mon co-réalisateur sur Le Gruffalo, était déjà un fan de René depuis des années lorsque nous avons commencé à travailler sur le scénario du film. Son impression sur sa musique était parfaite pour le film alors nous avons utilisé certaines de ses musiques déjà existantes sur l’animatique de notre production. Ce fut un rêve devenant réalité lorsqu’il accepta de composer des morceaux originaux pour Le Gruffalo. Je ne pense pas que René ait composé pour de l’image auparavant, alors il a travaillé en étroite collaboration avec Jakob pour être sûr que la musique correspondrait à l’image. Avec le temps, nous avons commencé à travailler sur La Sorcière dans les airs, et nous avons essayé de donner à René le plus de liberté possible. C’est un génie !

Quel est votre secret pour rassembler un casting vocal quatre étoiles ? Helena Bonham Carter, Sally Hawkins (que nous avons pu voir dans le dernier Woody Allen notamment) et bien plus encore !

Max Lang : Beaucoup d’entre eux avaient déjà lu Le Gruffalo et La Sorcière dans les airs à leurs enfants et connaissaient donc les lignes des textes avec passion quand ils ont rejoint le projet. Mais pour être honnête, nous devons surtout remercier les producteurs Michael Rose et Martin Pope, de Magic Light Pictures. Ils ne voulaient pas se reposer tant qu’ils n’avaient pas le parfait casting pour chaque film !

Quel plaisir ultime tirez-vous dans la confection de films pour enfants ?

Max Lang : Lorsque nous faisons les films, nous ne pensons pas trop au fait qu’il se destinera aux enfants. Nous pensons avant tout à ce qui nous ferait plaisir et comment les personnes réagiraient selon les circonstances, les péripéties. Une fois que les films sont terminés, il n’y a rien de meilleur et de plus rassurant que de les regarder avec des enfants.

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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