(Critique) L’anniversaire de Tommy de Michael Ekbladh

Pour finir le printemps en toute sérénité, le distributeur prolifique Gebeka Films nous propose de découvrir la charmante adaptation d’un univers illustré pour enfants (écrit et mise en images par Rotraut Suzanne Berner). Un ouvrage se focalisant sur un jeune lapin vivant des aventures quotidiennes au coeur d’une famille traditionnelle. Bousculé par l’arrivée d’une petite sœur dans la maisonnée, Tommy rechigne à repousser sa fête d’anniversaire et se révèle alors plus égoïste que prévu dans L’anniversaire de Tommy qui sort en salles le 8 juin prochain. L’un de ces films parfaitement formaté pour le jeune public en s’adressant exclusivement à lui !

Résumé : Tommy, un jeune lapin, vit paisiblement avec sa famille dans une jolie maison, entouré de nombreux amis. Mais la naissance de sa petite sœur bouscule les habitudes et à cause d’elle, la fête d’anniversaire de ses cinq ans risque bien d’être compromise. Une drôle d’aventure commence alors pour rejoindre la maison de sa chère grand-mère…

(c) Gebeka Films

Si vous êtes à la recherche d’une aventure inoffensive pétrie de bons sentiments pour passer une séance en famille des plus apaisées, le film de Michael Ekbladh n’attend plus que vous ! En contant la difficile acceptation d’un nouvel arrivant dans le foyer (en l’occurence, l’arrivée de la petite sœur Agnès), la production allemande permet aux enfants de réfléchir à leurs propres fratries. Comment composer avec un nouveau membre qui dévie inévitablement l’attention des parents ? Une question à laquelle répond le film avec un ton réaliste (le personnage principal se révèle égoïste dans un premier temps avant de gagner en maturité au fil de l’aventure). Le propos peine à dépasser la simple historiette enfantine d’autant plus que les personnages ont une vision très schématique du monde : lors d’une séquence, les jeunes lapins pensent distinguer un renard derrière un drap étendu alors que l’on voit aisément qu’il s’agit d’un lapin mangeant une carotte. La naïveté caractérise cette oeuvre au ton bon enfant (et ce n’est pas forcément un défaut !)

Autour de ce personnage principal à l’égoïsme caractéristique de l’enfant unique gravite une galerie de protagonistes utilitaires qui plairont au public cible (et qui donnent lieu à une présentation un brin programmatique en introduction filmique). Tandis que Tommy part en quête de sa grand-mère pour passer son anniversaire en bonne compagnie il est aidé de voisins intrépides. Ils rencontrent aussi une faune ambiante source d’émerveillement et de danger : cigogne, grenouilles, libellules et écureuils participent à la promenade des personnages.

(c) Gebeka Films

Graphiquement, le long-métrage arbore une esthétique douce et soignée aux couleurs chaudes qui traduit bien l’univers édulcoré du film. L’animation 2D s’offre même le luxe d’oser quelques scènes plus tendues au coeur d’une forêt un brin inquiétante (sans que cela ne soit jamais effrayant pour les plus jeunes). La bande originale pleine de tendresse, auréolée de chansonnettes un brin naïves, finit d’enrober cette production européenne d’une aura bienveillante qui emballera le coeur des enfants dans la salle.

Au final, L’anniversaire de Tommy est un long-métrage charmant qui promet aux jeunes spectateurs une aventure champêtre aux atouts certains tout en questionnant leurs rapports aux autres. Leurs accompagnateurs peineront à se passionner pour cette intrigue à hauteur d’enfant mais… la bonhomie de l’ensemble l’emporte. Rendez-vous le 8 juin en salles !

(c) Gebeka Films

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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