Tour d’horizon du Festival National du Film d’Animation 2017 avec Cécile Noesser, coordinatrice de la programmation !

Festival National du Film d'Animation, logo 2017, dont Cécile Noesser en est la coordinatrice de programmation.

Il y a quelques jours, nous avons eu un entretien téléphonique avec Cécile Noesser, coordinatrice de la programmation du Festival National du Film d’Animation qui se tient du 24 au 30 avril pour sa septième édition à Bruz et à Rennes métropole, dont nous sommes partenaire. Elle endosse le rôle ô combien délicat d’aligner les contenus éditoriaux du festival pour donner une vision juste et pertinente de l’animation aux aficionados comme au grand public. Une très jolie rencontre pour parler de la prochaine édition du festival.

[message]Pensez à vous accréditer en vous rendant sur cette page.[/message]

Une présence accrue sur Rennes

Pour cette édition, les équipes du festival ont su s’entourer de nouveaux partenaires locaux afin d’étendre la programmation à d’autres publics. Ainsi, on retrouvera le salon des nouvelles écritures (voir plus bas dans l’article) dans le bâtiment Les Champs Libres situé au cœur de Rennes, mais aussi les deux journées professionnelles accueillies par le Cinéville Colombier. Enfin, le théâtre de la Parcheminerie, en partenariat avec Lillico (association qui a pour objet de promouvoir les arts du spectacle à tous, et notamment pour les plus jeunes) va accueillir la programmation du festival pour les tous petits avec deux programmes : un premier de 35 minutes dès 3 ans et un second d’une heure environ pour les bambins à partir de 6 ans.

Une programmation partout, pour tous !

Quatre longs-métrages incontournables – Le multi récompensé Ma vie de Courgette de Claude Barras, la tranche de vie d’une vieille dame esseulée avec Louise en hiver de Jean-François Laguionie, une invitation au voyage avec La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach et une Tortue rouge bien mystérieuse par Michaël Dudok de Wit, voilà un programme à ne pas louper !

Une avant-première et un inédit – Le distributeur français Eurozoom proposera en salles obscures le très beau Psiconautas dès le 24 mai, réalisé par Pedro Rivero et Albert Vàzquez. Avec cette édition, vous aurez la possibilité de le voir en avant-première ! De même, vous pourrez voir le très surprenant et expérimental Un rêve solaire de Patrick Bokanowski, critiqué par Nicolas dans le dernier webzine Annecy.

Un work in progress très attendu – Le coréalisateur Patrick Imbert vient présenter la fabrication du très prometteur Le grand méchant renard (et autres contes…), une compilation de trois histoires adaptées de la bande dessinée de Benjamin Renner qui sortira en salles dès le 21 juin de cette année, et dont j’avais écrit le compte-rendu du WIP lors du dernier festival d’animation d’Annecy.

Le grand méchant renard (et autres contes…), personnages.
Le grand méchant renard (et autres contes…), personnages.

Vous êtes prêt pour cinq heures de Lastman ? – Le festival organise une intégrale de la série Lastman, 26 épisodes de 11 minutes chacun, soit près de cinq heures « de baston, de gangsters et de surnaturel ». Le lendemain, le réalisateur Jérémie Périn (qui fait également partie du jury professionnel) et le scénariste Laurent Sarfati viennent présenter les secrets de réalisation de cette série adaptée de la bande dessinée éponyme de Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville, qui a révolutionné le petit monde de la série télévisée animée pour les ados/adultes.

Et bien d’autres choses… – 37 courts-métrages professionnels, 47 films étudiants, 7 films de séries, 14 clips, 11 films de commandes, 22 films d’atelier, etc. Le programme complet du festival est disponible sur le site officiel à cette adresse.

Le salon des nouvelles écritures

L’animation évolue chaque année, et de plus en plus en plus vite. Cécile Noesser le voit dans son travail de tous les instants : « le travail de programmation est particulièrement passionnant quand on essaye de donner une juste idée de l’effervescence du modèle de création français vis-à-vis de l’animation puisque c’est un secteur qui n’a pas cessé de muter depuis quelques années de manière assez prodigieuse, tant dans ses usages comme dans sa consommation ».

Cette année, le festival intègre donc dans sa programmation une nouvelle entité : le salon des nouvelles écritures. Kézako ? Ce salon invite à expérimenter, créer, détourner et partager de nouveaux dispositifs. Un espace ludique et participatif pour découvrir le futur de l’image animée aux Champs Libres, du 26 au 30 avril 2017, en accès libre. Mais, concrètement, comment sont matérialisées les nouvelles écritures dans cette nouvelle édition ? Plusieurs choses ont été mises en place :

  • Une sélection très hétéroclite de 10 œuvres (parmi une flopée « toutes plus brillantes les unes que les autres sur énormément de supports différents ») qui accueille de nouveaux médias et dispositifs : réalité virtuelle, applications et transmédia, jeux, machinimas et vidéomapping.
  • Une rencontre intitulée « Cinéma d’animation et transition numérique : une réinvention du spectacle ». Des producteurs d’expériences numériques évoqueront, à travers des projets existants, notre rapport à ces œuvres numériques et aux nouveaux usages de l’animation.
  • Des démonstrations avec l’Autograf, une application qui génère sur la base de quelques mots un petit film d’animation, et l’impression 3D à l’aide du logiciel libre et gratuit Blender.

Sens VR de Charles Ayats, Armand Lemarchand et Marc-Antoine Mathieu . Jeu en réalité virtuelle.

Pour arriver à un tel résultat, l’équipe du festival s’appuie sur l’expérience des membres de l’AFCA, l’Association Française du Cinéma d’Animation, dont Cécile s’occupe du pôle Ressources et de La Lettre, ainsi qu’un lauréat de la précédente édition pour représenter le regard extérieur. Enfin, ils n’hésitent pas à s’associer avec La Gaîté-Lyrique (centre culturel consacré aux arts numériques, situé sur Paris).

L’écran d’épingles, un instant privilégié

Alexandre Noyer en train de travailler sur son écran de 100 000 épingles.
Alexandre Noyer en train de travailler sur son écran de 100 000 épingles.

Il y en a très peu dans le monde, on raconte même que les écrans d’épingles (technique d’animation inventée par Alexandre Alexeïeff et Claire Parker en 1930) se comptent sur les doigts d’une seule main. Et pourtant, le festival organise une séance de démonstration au Grand Logis de la ville de Bruz le vendredi 28 avril à partir de 19H00. Ce moment sera animé par Alexandre Noyer (dit « l’épinglé ») que nous avons eu la chance de rencontrer l’année dernière au festival d’Annecy. Ce dernier vous fera une démonstration de SON écran fait maison, composé de 100 000 épingles ! Une rencontre à ne surtout pas rater !

Les journées professionnelles

Trois journées professionnelles sont organisées les mercredi 26, jeudi 27 et vendredi 28 avril. En voici les détails :

  • La première journée, le mercredi 26, est dédiée aux programmateurs et aux professionnels de l’action culturelle puisqu’une matinée (de 9H30 à 13H00, à Bruz) est proposée autour de la formation et de l’information autour de la fête du cinéma d’animation 2017. Cette matinée sera découpée en deux parties : formation sur le cinéma d’animation en France pendant deux heures et présentation de la prochaine édition de la fête pendant une heure. L’après-midi, à l’issue du Ciné-concert « En sortant de l’école » organisé à partir de 14H30 au Grand Logis, une rencontre avec les musiciens sera organisée de 15H30 à 16H30.
  • Le jeudi 27, en matinée, un temps fort sur l’animation en volume est planifié avec une master class autour de l’impression 3D (durée : deux heures). Son utilisation dans les films d’animation sera explorée à travers deux études de cas : la série Pigeons et dragons de Nicolas Rendu (Arte, la Blogothèque, Vivement Lundi !, fabriquée justement à Rennes) et le court métrage La Mort, père et fils, de Denis Walgenwitz et Vincent Paronnaud (Je suis bien content). Ensuite, sont proposées une « Enquête sur les professionnels français du volume et une présentation du logiciel Kool capture (durée : 30 minutes chacune). Dans l’après-midi, les auteurs de la sélection des nouvelles écritures présentent leurs œuvres de 14H00 à 15H15 aux Champs Libres. Enfin, à 15H30 au Cinéville salle 3 des séances de pitchs des courts-métrages à destination du jeune public sont organisées.
  • Vendredi 28 avril, troisième et dernière journée de ces rencontres professionnelles, on commence directement le programme avec un petit déjeuner des producteurs dédié au partage des expériences. Il se tiendra de 9H30 à 11H00 au Cinéville. Sur les mêmes horaires, une étude de cas du long-métrage Psiconautas sera accessible, toujours au Cinéville mais en salle 3. L’après-midi à 14H00 au Cinéville, les accrédités pourront assister à la troisième session des pitchs de séries pour ados-adultes.

Beaucoup de choses sont prévues. Nous vous laissons jeter un œil au programme complet.

L’animation pour adulte, « un thème qui nous préoccupe »

En posant la question à Cécile Noesser sur le devenir du cinéma d’animation mais à tendance adulte, elle nous répond qu’elle a toujours défendu que « l’animation est un art à part entière, une pratique de cinéphile, de spectateur, autant pour les enfants que pour les adultes. Notre festival est vraiment pour tous les âges. Par exemple, si vous regardez notre sélection des courts-métrages en compétition, chaque programme est catégorisé selon l’âge du spectateur. Le quatrième (13 films pour une heure de diffusion environ) est directement adressé aux ados-adultes avec des films érotiques, des films avec des tonalités clairement adultes ».

Logo de la série animée Lastman.

Elle nous confie également qu’avec le programme complet sur la série Lastman, l’avant-première de Psiconautas et la projection inédite de Un rêve solaire, les ados-adultes ne resterons pas sur leur faim.

Plus généralement, elle « ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas, on a les talents ! Cela fait longtemps que nous attendons une pareille vague, un peu à l’instar des États-Unis avec South Park et autres ». Elle rajoute qu’ils y croient vraiment puisqu’ils « soutiennent l’émergence de cette vague en rajoutant, depuis l’année dernière, des séances de pitchs dédiées aux porteurs de projets destinés aux ados-adultes. Cette année a dépassé toutes nos espérances puisque nous avons reçu une trentaine de projets mais nous avons dû en sélectionner que huit ». Un travail délicat à réaliser qui confirme bien que l’animation pour ados-adultes est en train de considérablement se développer.

Voilà un programme plus que complet pour cette nouvelle édition du Festival National du Film d’Animation. Nous aurons l’occasion de vous en parler à nouveaux avec deux prochains articles. En attendant, vous pouvez trouver les informations pour vous accréditer sur cette page. Que vous soyez dans le coin ou non, le festival en vaudra la peine ! Ils vous attendent nombreuses et nombreux !

Créateur et rédacteur en chef du site. Passionné de cinéma d'animation depuis ma tendre enfance, j'ai monté le site afin de partager à un maximum de personnes mes découvertes.

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