[Critique Blu-ray 3D] Sauvons le Père Noël.

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Les fêtes de Noël approchent, et les films d’animation sortis de nulle part ayant pour décor de fond cette période fructueuse vont pouvoir mener un énième conflit dans les bacs ! Aujourd’hui, le distributeur Metropolitan Films nous propose de découvrir une aventure high-tech sobrement intitulée Sauvons le Père Noël, qui pointe le bout de son nez aujourd’hui, le 17 Novembre en DVD et Blu-ray 2D/3D. Réalisée par Leon Joosen (animateur sur Oliver et Compagnie des studios Disney entre autres), cette production américaine réussit son pari modeste : offrir une belle aventure enneigée aux enfants, ni plus, ni moins.

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Dès les premières images le constat est sans appel : l’animation est de bonne facture pour une production aussi discrète que celle-ci, même si nous sommes loin d’entrer en pâmoison devant la plupart des scènes. Les personnages sont bien animés même si les décors demeurent assez pauvres et redondants (le film se construisant sur des retours temporels nombreux, les décors varient rarement!), et l’ensemble est assez dynamique pour profiter avec efficacité de la 3D relief, peu démonstrative mais riche en profondeur dans ce film en question. De même, si les personnages sont assez intéressants (malgré l’écueil habituel du héros incompris par ses pairs se révélant au fil de l’aventure, véritable stéréotype du film d’animation) et l’humour de bonne facture, le scénario pêche par de réels problèmes de cohérence.

Si l’idée de retours dans le temps pour empêcher l’invasion du Pôle Nord est intéressante, sa réalisation l’est moins car l’ensemble manque clairement de dynamisme et de repères (au troisième retour dans le temps, les enfants risquent de perdre en intérêt et de s’embrouiller l’esprit avec ces trois ersatz du héros se mêlant dans un même décor). Mêler à la magie de Noël une lecture plus axée sur la science-fiction n’est pas une mauvaise idée en soi (Mission Noël des studios Aardmann l’avait déjà fait avec brio) mais la proposition présente de Leon Joosen complexifie son récit pour au final peu de choses, n’hésitant pas, par ailleurs, à réintégrer à plusieurs reprises des scènes déjà vues auparavant, telles qu’elles (en témoigne l’invasion du Pôle Nord, qui ne cesse d’être relatée avec les mêmes plans, inlassablement à chaque retour dans le temps).

[quote author= »Nathan » color= »#d8ab29″ bar= »true » align= »left » width= »300px »]Si Sauvons le Père Noël n’a pas forcément sa place au panthéon des films d’animation entièrement dévoués aux fêtes de Noël, , il n’en demeure pas moins un divertissement honorable qui saura faire sourire les plus jeunes des spectateurs.[/quote]

Si le récit est chaotique, les thèmes abordés sont pourtant engageants – la différence, la difficile acceptation de son imagination dans une société bien organisée (trop?) et les regrets (le méchant de service ayant une motivation on ne peut plus terre à terre), mais le manque d’imagination demeure, et ce n’est pas le renne servant d’acolyte au héros, affublé d’un appareil de traduction, en allemand, autour du cou (tiens, les studios Pixar semblent avoir une influence non négligeable, n’est-ce pas Là-Haut ?) qui nous contredira. Ajoutez à cela une bande originale insipide (et je pèse mes mots tant les musiques composées sont d’une banalité affligeante là ou l’imagination aurait pu déborder vu la mixité des thèmes abordés par le long-métrage) et des antagonistes de pacotille (un méchant homme écoutant les directives de sa mère hystérique), et vous obtenez un film plutôt moyen qui, si il ne démérite pas dans son objectif de divertir les plus jeunes ne saura pourtant pas rester dans les annales du film d’animation propice aux fêtes de Noël.

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note-8-10

Metropolitan nous habitue à de belles éditions sur le plan technique, Sauvons le Père Noël ne sera donc pas encore l’édition qui nous fera mentir ! Le transfert vidéo est de très bonne qualité, et ce, malgré un matériel cinématographique de base peu riche en détails – les couleurs sont agréables (les teintes criardes sont évitées) même si un assombrissement de l’image est à dénoter pour l’édition 3D du film. En revanche, si l’ensemble est plus sombre (la neige n’est pas d’un blanc éclatant dans cette optique) la 3D relief est éloquente avec une profondeur notable malgré le peu de jaillissements présents (à ne pas mettre sur le dos de l’éditeur vidéo mais bel et bien sur la réalisation avare en effets 3D). En somme, une belle édition vidéo perfectible mais efficace ![/tab]

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note-7-10

Si l’ambiance sonore n’a rien d’un point fort pour le film, loin de là d’ailleurs à cause d’une bande originale d’une platitude surprenante, l’éditeur vidéo se démène pourtant à faire en sorte que son transfert sur le support BD3D soit le plus éloquent possible. Les effets surrounds sont fréquents et les dialogues sont parfaitement audibles, reléguant parfois la musique au rôle de fond sonore ce qui n’est pas une si mauvaise idée en soi (cf. notre critique du film). La piste proposée en version française est donc intéressante, sans pour autant demeurer le point fort de cette édition plutôt légère d’un film qui l’est tout autant.[/tab]

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note-2-10

Une édition bien pauvre que voilà, et Metropolitan Vidéo nous a habitué à bien mieux ! Nous nous contenterons donc cette fois-ci de bandes-annonces d’autres sorties animées et de quelques liens internet un peu dommageables tant il aurait été intéressant de dévoiler quelques éléments des coulisses du film dans de rapides featurettes. Vu le peu de popularité du film, il ne serait pas surprenant qu’aucun contenu n’ait pu être trouvé par l’éditeur vidéo français ![/tab][/tabs]

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En conclusion, si Sauvons le Père Noël n’a pas forcément sa place au panthéon des films d’animation entièrement dévoués aux fêtes de Noël (nous y reviendrons dans un prochain article !), il n’en demeure pas moins un divertissement honorable qui saura faire sourire les plus jeunes des spectateurs, à condition que ceux-ci accrochent au pitch de base du film : revivre une journée dans la vie d’un lutin du Père Noël, inlassablement, jusqu’au dénouement attendu. 

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Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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