(Critique) Mia et moi, l’héroïne de Centopia d’Adam Gunn & Matthias Temmermans

Après trois saisons sur le petit écran, produites par Made 4 Entertainment, l’univers féérique de Mia et moi débarque dans les salles obscures pour une nouvelle aventure grand format. Le néophyte de cet univers que je suis ne peux juger de la fidélité de cette nouvelle intrigue, d’autant plus que le public cible est des plus enfantins, mais Mia et moi, l’héroïne de Centopia est un joli divertissement qui a tout ce qu’il faut pour conquérir un public familial cet été, d’autant plus que les sorties animées seront rares après les blockbusters américains du début de saison (Buzz l’éclair et Les Minions) qui arrivent à la fin du mois de juin.

Résumé : Plongez dans le monde féérique de MIA ET MOI pour la première fois au cinéma ! Mia, une brillante jeune fille, a la capacité, grâce à un bracelet magique, de se transformer en elfe dans le monde magique des Licornes de Centopia, où vivent d’extraordinaires créatures. Après avoir découvert que la pierre magique de son bracelet était liée à une ancienne prophétie, elle se lance dans un voyage palpitant vers les îles les plus éloignées de Centopia. Grâce à l’aide de ses amis, elle va devoir affronter l’immonde Toxor et son armée pour sauver l’île du Lotus. Les défis qui l’attendent pousseront Mia à prendre une décision qui changera sa vie pour toujours…

(c) Alba Films

Dans la grande tradition des imaginaires prolifiques des films d’animation, le film d’Adam Gunn et Matthias Temmermans (qui se charge des séquences en prises de vues réelles qui introduisent et clôturent le film) introduit un personnage du monde réel dans un univers merveilleux qui fleure bon la magie. On embarque alors pour une aventure opposant, comme de coutume, le Bien et le Mal dans une lutte inévitable que seules les valeurs bienveillantes peuvent déjouer. L’héroïne, devenue fée lors de son passage dans l’autre monde, vient en aide à un peuple enjoué (on pense aux duels (dispensables) de danse qui occupent les habitants) aux côtés d’une galerie de personnages attachants issue du show télévisé. On retrouve notamment la chevrette Phuddle qui rythme l’aventure de ses remarques humoristiques. C’est un humour bon enfant qui jalonne les aventures des fées mais les remarques sarcastiques de l’animal peuvent conquérir un plus grand public.

Le récit se suit sans déplaisir parce qu’il évoque tout un pan de l’imaginaire merveilleux commun mais plaira prioritairement à un jeune public plus à même de se laisser encore surprendre par des fils narratifs quelque peu convenus. C’est aussi par son message joliment naïf (mais universel) que le film cible d’innocents spectateurs : fable célébrant la solidarité et l’amitié, Mia et moi, l’heroine de Centopia défend une morale à l’humanisme touchant tout en apprenant à son personnage principal à gagner en maturité. Le scénario déploie ces messages dans des séquences introductives et conclusives en prises de vues réelles qui donnent à voir une belle relation entre une petite fille et son grand-père. Même si l’histoire est inévitablement pleine de naïveté, elle n’en demeure pas moins touchante d’autant plus qu’elle est servie par une bande originale de qualité.

(c) Alba Films

Graphiquement la production allemande s’en tire avec les honneurs dans une esthétique 3D à l’originalité mesurée mais à l’application soignée. Centopia resplendit de couleurs et de personnages chamarrés qui flattent la rétine et contrastent avec l’image réaliste du monde réel d’où vient l’héroïne mais qui ne manque pas pour autant de poésie. On sent évidemment que le budget alloué à la production est parfois un peu maigre par rapport aux ambitions, notamment dans l’inévitable bataille de fin, mais le film est généreux et ne lésine pas sur les moyens pour faire fondre son public cible y compris dans le character design de son antagoniste principal bien peu effrayant (c’est un crapaud bleuté et perfide qui met en danger l’harmonie collective).

Au final, Mia et moi, l’héroïne de Centopia est un divertissement calibré pour plaire à un public cible épris de licornes et autres êtres féeriques. Tous les poncifs du genre sont convoqués pour une aventure des plus mignonnes qui ne révolutionnera pourtant pas l’histoire du 7ème art et qui passe à toute vitesse (77 minutes au compteur). Amateurs de magie et de combats merveilleux, Centopia vous attend !

(c) Alba Films

Rendez-vous le 20 juillet prochain en salles via Alba Films !

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

Laisser une réponse:

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Site Footer