(Sortie vidéo) Ailleurs de Gints Zilbalodis

Dire que l’on apprécie le premier long-métrage du letton Gints Zilbalodis est un euphémisme. On vous renvoie d’ailleurs à notre critique du film (ici) mais également à l’interview du réalisateur menée par nos soins (ici). En ce mois de février d’une tristesse infinie (coucou la pandémie !), l’éditeur vidéo Septième Factory nous délivre l’édition DVD du film Ailleurs à la carrière modeste en salles (à cause d’une sortie forcément malmenée par les conditions sanitaires).

Les amoureux de la première heure pourront alors redécouvrir le film tandis que ceux qui n’ont pu le voir au détour du Festival d’animation d’Annecy en 2019 ou lors de sa sortie en salles pourront finalement profiter de la maîtrise narrative du film.

Ailleurs, film onirique et aérien, laisse divaguer les espoirs d’un personnage épris de liberté. Quête invisible, rencontres insolites et chevauchées mécaniques et poétiques constituent l’incroyable parcours filmique de la première réalisation de Gints Zilbalodis.

(c) Gints Zilbalodis

L’édition DVD fournie par l’éditeur Septième Factory (qui nous enchante avec ses sorties animées en vidéo depuis quelques mois) est l’unique proposition sur le marché français pour découvrir le film.

Image & son : paré d’une esthétique un brin sommaire (à l’image de l’équipe créative derrière le film), Ailleurs se contente finalement assez bien de l’absence d’une édition haute-définition. L’image ne foisonnant pas de détails, à l’exception d’envols d’oiseaux fréquents, la réalisation de Gints Zilbalodis s’accommode bien de la galette DVD. Visionné sur un écran OLED 4K, le film n’en demeure pas moins intense dans son usage des noirs bien définis et les scènes majestueuses demeurent superbes à l’écran (on ne peut s’empêcher de penser à la chevauchée motorisée sur un lac miroir : acmée graphique du long-métrage). Par ailleurs, les mouvements amples de la caméra virtuelle sont fidèlement reproduits et nous emportent encore et toujours dans le périple existentiel du personnage anonyme.

Du côté du son, deux pistes internationales sont proposées (le film étant muet, l’édition est visible par tous) en Dolby Digital 2.0 ou 5.1. Evidemment, point de problèmes de dialogues surexposées ou de musiques trop présentes sur un tel film exempt de paroles. Au contraire, les partitions musicales du réalisateur-compositeur sont bien mises en avant et renforcent le soin apporté à la technique de l’édition.

Interactivités : auréolée d’un fourreau magnifique (en même temps, l’affiche du film est un trésor poétique), l’édition comporte malheureusement peu de bonus pour nous abreuver de détails sur le film. Vous pourrez surtout (re)découvrir le court-métrage « Priorities«  (9 minutes) de Gints Zilbalodis, qui inspire grandement le long-métrage en question. La bande-annonce du film (un bonus un brin anecdotique mais inévitable) complète ce maigre contenu.

Au final, on ne peut que vous conseiller d’acheter cette édition du film qui honore le travail graphique et sonore du film. Il est seulement regrettable qu’un entretien avec le réalisateur manque à l’appel dans les bonus pour percer à jour les secrets du film.

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

Laisser une réponse:

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Site Footer