(Sortie vidéo) Rick & Morty de Justin Roiland & Dan Harmon

La série culte d’Adult Swim sort enfin en vidéo sur le sol français ! Rassemblées dans un premier coffret français, les quatre premières saisons de l’irrévérencieuse série animée s’offrent à nous alors que la cinquième saison vient de s’achever sur Adult Swim. Si délurée et maîtrisée qu’elle a considérablement marqué la culture du début du siècle (en témoignent les innombrables produits dérivés à l’effigie des aventures WTF du duo), Rick et Morty est une série à l’originalité folle qui ne cesse, depuis, de donner vie à des œuvres fort similaires (Solar Opposites sur Star étant l’une d’entre elles, d’autant plus que l’on retrouve Justin Roiland à la barre).

Résumé : Un brillant inventeur et son petit fils un peu à l’ouest partent à l’aventure…

(c) Adult Swim

Difficile d’écrire des lignes originales lorsqu’il s’agit d’aborder le phénomène télévisuel que sont les aventures stellaires et intemporelles de l’inventeur Rick et de son petit-fils naïf Morty, mais le défi est relevé. Dès sa scène introductive, l’irrévérence et la grossièreté du show nous embarquent dans une succession d’épisodes délirants qui doit attendre sa deuxième saison pour voir émerger un fil rouge plus conséquent pour dépasser la simple dynamique d’épisodes décousues. Tandis que les membres de la famille de Rick & Morty s’épaississent, l’ingéniosité des scénaristes et des animateurs ne cesse de nous surprendre (que ce soit sur le plan narratif ou graphique avec des antagonistes toujours plus improbables) même si quelques histoires se révèlent moins pertinentes. Si Rick est un personnage assurément excessif, l’écriture l’est aussi parfois. Cela peut s’avérer productif (on pense au mythique épisode 3 de la saison 3 durant lequel l’inventeur vit une aventure dans la peau d’un cornichon), comme limité (« Never Ricking Morty » dans la quatrième saison pousse tellement le propos méta qu’il en oublie l’émotion).

Métaréfléxive et ultra référencée, Ricky et Morty convoque pléthore d’oeuvres culturelles pour construire ses récits. Stargate, Star Trek, Inception et tant d’autres encore (est-il nécessaire de redire l’importance de Retour vers le futur dans cette entreprise ? Après tout, à l’origine, la série était une parodie du film de Zemeckis) colorent les scénarios des épisodes de contenus propres à la « pop culture » qui ravissent les fans. Friand de réalités parallèles et de voyages abracadabrantesques, les scénaristes osent emprunter des voies narratives exubérantes qui surprennent en permenance, d’autant plus que les clones des personnages se multiplient nous offrant alors l’une des meilleures saisons du show lors de son troisième acte. Mêlant brillamment l’émotion aux délires habituels, « The ABC’s of Beth » (épisode 9 de la troisième saison) se recentre sur la mère de famille pour nous passionner. Il est alors peu surprenant que la quatrième saison se révèle finalement plus tragique en touchant du doigt les traumas des personnages principaux.

Si vous n’avez donc jamais passé le portail inter-dimensionnel menant à la folie narrative et visuelle de Rick et Morty, n’attendez plus ! Parfois too-much, le show télévisé a le mérite de ne jamais se reposer sur ses lauriers en remettant constamment en question les réalités du monde transposé à l’écran. Dans cet univers, rien n’est acquis : les spectateurs se demandent alors quelle aventure délirante leur sera réservée dans l’épisode suivant.

(c) Adult Swim

EDITION VIDEO

L’éditeur Warner Home Video France nous a fait parvenir l’édition haute-définition de la série (dans un boîtier amaray classique glissée dans un fourreau), mais les quatre saisons sont évidemment disponibles en DVD dans toutes les enseignes habituelles.

Comme de coutume, nous avons visionné le contenu vidéo sur un écran OLED 4K. 

Image & Son : une fois encore, le distributeur Warner nous offre un transfert vidéo à la cohérence indéniable. Les couleurs vives des épisodes sont au rendez-vous pour retranscrire avec éloquence l’univers débridé du show et les dessins sont finement détaillés. Evidemment, sur un écran contrasté, le résultat est encore plus bluffant puisque les oppositions sont poussées et les couleurs chaleureuses respectées, mais cette édition est assurément une belle manière de (re)découvrir Rick et Morty, peu importe l’écran utilisé.

Il faut également noter que chaque saison est disponible sur un seul disque, le coffret en contient donc 4.

Du côté du son, vous pourrez profiter d’une piste VOSTFR en DTS-Master Audio 5.1. Le constat est plus amer pour les pistes européennes seulement proposées en Dolby Audio Digital 2.0 (français, allemand, espagnol et portugais). Sur le papier, mais également lors du visionnage, il vous est donc vivement conseillé de regarder les épisodes en langue originale pour profiter, au passage, de l’interprétation habitée de Justin Roiland (qui assure les voix des deux personnages principaux). Evidemment, vous pourrez aussi profiter de sous-titres en français, néerlandais, espagnol, portugais et sourds et malentendants.

Interactivités : si vous aimez la série, autant vous dire que cette sortie vidéo est un must-have qui regorge de bonus passionnants. C’est simple, les 31 premiers épisodes sont déjà accompagnés de commentaires audios mais sont aussi disponibles en animatiques pour envisager les prémisses de la création graphique. Ajoutez à cela des scènes coupées, des ébauches d’animatiques coupées, des featurettes sur les coulisses de la série et vous obtenez une édition monumentale ! Des heures de visionnage vous attendent !

Sur le deuxième disque (saison 2), vous retrouverez également une plongée dans la soirée d’avant-première de la saison 2. De son côté, le troisième inclut aussi deux vidéos riches en informations sur les origines de Rick & Morty – 1ère et 2ème partie.

Le quatrième disque est exempt de commentaires ou d’animatiques mais il comporte son lot de featurettes intéressantes (bien qu’un peu courtes) : les coulisses de la saison (10 minutes), la création de Snake Jazz, mais aussi quelques minutes par épisode pour plonger dans les arcanes de leurs créations. Enfin, plusieurs anecdotes sur les accessoires et le design des personnages émaillent ce disque résolument bien fourni.

Même si la série de Justin Roiland et Dan Harmon est disponible sur Netflix, les fans auraient pourtant tort de passer à côté de cette sortie en vidéo regorgeant de bonus passionnants. C’est simple, rien n’est laissé au hasard dans cette sortie phare du catalogue Warner Home Entertainment. Mieux encore, pour les fans de la première heure et les plus collectionneurs d’entre eux, le distributeur sortira une édition collector le 22 septembre prochain qui contient également une litographie exclusive de la série, un CD de la bande-son du show ainsi qu’un jeu de société à l’effigie du show (Escape Box – Rick and Morty : Panique dans le Minivers). Comment résister ?

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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