(Sortie vidéo) The First Slam Dunk de Takehiko Inoue

Nous avions loupé l’un des phénomènes du festival d’animation d’Annecy 2023, sorti en salles l’été dernier mais l’erreur est désormais réparée avec la sortie de The First Slam Dunk en DVD et Bluray via Wild Bunch en ce mois de mai (presque dix mois après sa sortie dans les salles, donc). L’occasion rêvée de (re)découvrir le film à la maison mais aussi d’approfondir le plaisir (réel) procuré par le métrage à l’aide d’un bel entretien avec le réalisateur en bonus.

Résumé : Le meneur de jeu de Shohoku, Ryota Miyagi, joue toujours intelligemment et à la vitesse de l’éclair, contournant ses adversaires tout en gardant son sang-froid. Né et élevé à Okinawa, Ryota avait un frère aîné de trois ans de plus. Sur les traces de ce dernier, joueur local célèbre dès son plus jeune âge, Ryota est également devenu accro au basket. En deuxième année de lycée, Ryota fait partie de l’équipe de basket-ball du lycée Shohoku, aux côtés de Sakuragi, Rukawa, Akagi et Mitsui, et participe au championnat national inter-lycées. À présent, ils sont sur le point de se mesurer aux champions en titre, les joueurs du lycée Sannoh Kogyo.

(c) Wild Bunch Distribution

Au programme de cette adaptation d’un morceau du célèbre manga de Takehiko Inoue (qui officie donc aussi au poste de réalisateur sur le film, une chance !), un match intense de basketball entrecoupé de flash-backs aux émotions multiples. Des flash-backs densifiant les personnages principaux au premier rang desquels on retrouve Miyagi Rota, un des joueurs de l’équipe dont on suit le match dans le film. En mêlant sport et émotion, le long-métrage de l’auteur-réalisateur est un triomphe et parvient à s’adresser à tous les spectateurs, y compris les néophytes du manga et de la série animée (dont je fais partie !) Une réussite qui repose aussi sur une animation hybride de grande qualité, entre décors pastel en 2D et personnages 3D harmonieusement intégrés. Un film visuellement prodigieux !

A hauteur de joueur, la caméra gravite autour des coéquipiers pour nous faire vivre le match au plus près de l’action tandis que les souvenirs des personnages renforcent leurs motivations pour remporter la victoire et s’entraider. Ce procédé narratif évite la redondance du match mais aussi le pathos exacerbé de souvenirs endeuillés, bien que le passé de Miyagi soit parfois un peu répétitif (le film dure tout de même deux heures). Cela renforce aussi l’importance du mental dans le domaine sportif : malgré sa récente mise au basket-ball, Sakuragi (joueur aux cheveux rouges) galvanise son équipe et se dépasse avec éclat pendant le match. 

(c) Wild Bunch Distribution

La tension monte, et la confiance en soi de l’équipe que l’on suit (et encourage) va crescendo jusqu’à l’inévitable tension maximale des dernières secondes du match faites de gros plans, de gouttes de sueur et de bande-son mécanique pour mieux incarner le peu de temps restant. Le spectateur est en apnée, même si l’issue est plutôt évidente… The First Slam Dunk, un film trop balisé ? On pourrait effectivement regretter les twists presque irréalistes au cours du match (notamment avec le personnage de Sakuragi, extraordinaire dans ses reprises improbables de balle) mais c’est ici que l’animation prend tout son sens. Le film qui nous est donné à voir est une célébration sportive mais aussi, et surtout, une célébration de l’être capable de se dépasser pour le collectif. En apprenant à composer avec son deuil, Miyagi Rota progresse… tandis que les flash-backs approfondissent sa relation tourmentée (car marquée au fer rouge par la perte d’un être cher en commun) avec sa mère.

Au final, The First Slam Dunk est un divertissement implacable à savourer en famille tant il parvient à entremêler histoires personnelles et combat collectif dans un match de basket qui tient toutes ses promesses. Mieux encore, en jouant avec les traits des personnages, le film célèbre l’animation qui permet toutes les exubérances à ce match hors du commun !

EDITION VIDEO

Le film est édité par Wild Bunch Distribution est est disponible en DVD et Bluray (il semblerait qu’un fourreau soit parfois au rendez-vous, mais nous avons reçu l’édition amaray qui en est dépourvue). L’édition est sortie dans toutes les enseignes habituelles depuis le mercredi 1er mai. 

Image et son : le transfert vidéo de l’édition haute-définition propose une image douce et efficace qui permet de voir tous les détails d’une animation hybride de grande qualité. Les tons grisâtres sont bien retranscrits et font bien ressortir les maillots rouges de l’équipe de Miyagi. L’absence d’une édition 4K, un temps annoncée par les enseignes, ne se fait donc pas tant ressentir et les fans du long-métrage se contenteront avec plaisir de ce disque déjà bien défini.

Du côté du son, le dynamisme audio qu’il fallait au film est présent dans les deux pistes proposées – française et japonaise. Toutes deux en DTD-HS Master Audio 5.1, elles sont de qualité même si les voix sont plus profondes dans la version originale (à laquelle des sous-titres s’ajoutent, bien évidemment). Les bruits du parquet nous plongent rapidement dans le match, c’est un plaisir et la tension narrative n’en est que plus forte !

Enfin, le disque comporte une interview de Takehiko Inoue de 28 minutes en vostfr. Un bonus essentiel qui permet de plonger un peu plus dans les ambitions du film et ses rapports nombreux avec le manga originel auquel il apporte une plus-value cinématographique enthousiasmante.

(c) Wild Bunch Distribution

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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