(Sortie vidéo) Le roi Titi de Careen Ingle

Que cela fait du bien de retrouver des Looney Tunes dans une aventure qui leur est propre : Le roi Titi est un long-métrage d’animation en 2D numérique qui met à l’honneur le fameux duo d’amis-ennemis, Titi et Grosminet. Rares sur les écrans si ce n’est au coeur d’univers partagés avec leurs confrères de chez Warner (vous avez sûrement préféré l’oublier mais Mémé et ses animaux étaient présents dans Space Jam : une nouvelle ère sorti l’été dernier), il est rafraichissant de les retrouver dans une aventure qui les met en vedette : et quelle aventure ! Le canari et le chat embarquent pour les îles Canaries aux côtés de l’inépuisable mémé.

Résumé : Lorsque la reine d’une île paradisiaque disparaît, Titi devient le prochain prétendant à la couronne.

(c) Warner Bros Animation

Même si Titi et Grosminet sont encore plus cartoonesques qu’auparavant dans une esthétique 2D numérique dans l’ère du temps (le character design rappelle davantage la revisite de La Bande à Picsou chez Disney que les premières apparitions du duo iconique), l’euphorie graphique surprend et emporte l’adhésion. Point de limites visuelles dans cette aventure débridée qui nous emmène sur une île paradisiaque aux côtés d’une palette de nouveaux personnages anthropomorphiques. Le scénario nous conte alors le démantèlement d’un complot pour s’emparer du trône et nous offre un antagoniste dramatique au possible. Grosminet se voit ainsi contraint de laisser sa place d’ennemi du canari pour lui venir en aide. Une des séquences filmiques, accumulant plusieurs sauvetages de l’oisillon, a d’ailleurs l’allure de courts cartoons délurés qui rappellent les premières heures du duo iconique.

On rit beaucoup dans Le roi Titi même si les blagues ne sont pas toujours destinées au même public. Le film oscille entre clins d’oeil efficaces (à d’autres œuvres cinématographiques notamment) et blagues moins exigeantes (on ne compte plus le nombre de bruits de pets qui jalonnent la production). Le méchant aussi fait preuve d’humour lors de l’inévitable séquence au cours de laquelle il retrace son machiavélique parcours. Le récit s’achève enfin dans un déluge d’action et de magie qui déploie des métamorphoses improbables de personnages (après tout, nous sommes dans un cartoon long format!) et des caméos WTF. Même si le climax s’étire un peu trop avec un antagoniste surpuissant, la générosité du film et de ses composantes est indéniable.

(c) Warner Bros Animation

Au final, Le roi Titi est un long-métrage rafraichissant qui redonne la vedette à un duo que l’on adore retrouver. Même si le scénario n’est guère surprenant pour un spectateur habitué, l’enthousiasme de l’équipe créative prédomine et donne du cachet à une œuvre décomplexée entièrement tournée vers le divertissement.

EDITION VIDEO

L’éditeur vidéo nous a fait parvenir le DVD du film qui comprend quelques épisodes classiques des aventures de Titi et Grosminet pour savourer à nouveau les plaisirs d’antan. Ci-dessous, vous pouvez visualiser l’édition en question qui se résume à un boîtier classique noir.

Comme de coutume, le disque a été visionné sur une TV LG Oled et une installation 5.1.

Image & son : l’image est de qualité même si elle ne compensera jamais l’absence d’une édition haute-définition qui pourrait mettre davantage en valeur l’esthétique survoltée et colorée du long-métrage : et les couleurs, le film n’en manque pas ! Le transfert DVD honore les tons rosés du film mais l’image manque de vivacité et de profondeur. Le public cible du film étant relativement jeune, l’éditeur ne s’embarrasse pas d’une sortie plus exigeante en blu-ray…

Du côté du son, vous retrouverez trois pistes (Dolby Audio 5.1 en version originale, Dolby Audio 5.1 en version française et une piste polonaise en 2.0). Comme toujours, notre préférence va vers la piste originale car elle met davantage à profit les canaux de notre installation, notamment lors d’un climax conséquent sur un navire de piraterie arborant des canons. A noter que le disque comprend aussi son lot de sous-titres (une habitude pour les disques édités par Warner) : anglais, français, néerlandais, polonais, roumain.

(c) Warner Bros Animation

Interactivités : le disque contient trois épisodes de la série en 2D « Titi et Grosminet mènent l’enquête » : les trois aventures proposées sont issues de la première saison du show télévisé. A noter que ces épisodes sont seulement disponibles en version originale sous-titrée.

  • Anguille sous roche
  • Le canari maltais : un bel hommage aux films noirs des années 40-50 par le biais de clins d’œil intelligents au film de John Huston, Le Faucon maltais.
  • Le chat qui en savait trop : l’action prend place à la Nouvelle Orléans et se permet quelques clins d’oeil à une production hitchcockienne, L’homme qui en savait trop. Ces courts métrages d’une vingtaine de minutes sont de mignons pastiches d’oeuvres du 7ème art.

Nourri aux univers animés depuis la découverte de "Kirikou et la sorcière" en 1998, Nathan porte son regard critique et analytique sur l'univers des longs-métrages. Il est rédacteur sur Focus on Animation depuis 2012 et est l'auteur d'un ouvrage somme sur la carrière de Michel Ocelot (chez Third Editions).

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